Jeroen Vandenbossche > Recent Status Updates

“Le sujet de la volupté se retrouve comme le soi (ce qui ne veut pas dire l’objet ou le thème) d’un autre et non pas seulement comme le soi de soi-même.”

Sur Les Thibault qu’il lit en février 1940: “Antoine mourait, et un paquet de larmes montait en moi. Je pleurais sur lui, mais plus encore sur l’image qu’il me donnait d’une realité vivante, présente. (…) Nous étions au seuil de cette horreur d’où Antoine sortait vaincu mais rempli d’espoir quant aux chances de la nouvelle humanité.” 😢

“Ne pas pouvoir se dérober, voilà le moi.”

Il croyait son cas particulier. Il ne se doutait pas qu’il avait obéi à un phénomène très général. Le frisson qui secouait l’Europe ébranlait les vies privées; de toutes parts, entre les êtres, les liens factices se desseraient, se rompaient d’eux-mêmes; le vent précurseur qui passait sur le monde faisait tomber des branches les fruits véreux.

Les signes de changements collectifs ne sont pas perceptibles dans la particularité des vies, sauf peut-être dans le dégoût et la fatigue qui font penser secrètement “rien ne changera donc jamais” à des milliers d’individus en même temps.

Franchement, les paragraphes sur la jouissance de l’élémental et de la nourriture sont tellement beaux, on dirait de la poésie vitaliste.

“Le corps est une permanente contestation du privilège qu’on attribue à la conscience de “prêter le sens” à toute chose.”

Autant la première section me paraissait pédagogique et limpide, autant la deuxième me semble obscure.

Par moments, j’ai l’impression de lire du Blanchot.😉

“Malgré leur tendresse, malgré le désir qu’ils avaient de se parler à coeur ouvert, ils ne pouvaient pas: dès le premier contact, leurs pensées secrètes se heurtaient; et leurs anciens ressentiments envenimaient jusqu’à leurs silences…”