Magali Ségura's Blog
October 3, 2016
Bilan de l'ermitage de Saint Malo
Le but de cet ermitage était de définir un cadre historique à un roman d'aventures sur fond de piraterie démarrant à Saint-Malo. Quand j'écris des trilogies de fantasy, je me soucie tellement du réalisme que des recherches pointues sur l'histoire de la ville malouine, même pour une dizaine de chapitres au total, me semblaient obligatoires.
Avant de partir, j'avais déjà commencé à écrire le début du roman. Mon héroïne s'appelait Emilie, les trois prostituées l'entourant ; Berthe, Colette et Adèle, et mon futur bateau était "la belle Céline". Je savais que la période la plus faste de la piraterie dans les Caraïbes était de 1640-1680, l'époque des boucaniers de 1650-1690 (après il n'y avait plus de boucaniers puisque les Espagnols ont décimé exprès le gibier en 1694), l'esclavagisme était à son comble en 1675, mais je voulais mettre un peu de relief à Saint-Malo et parler des premières modifications de fortifications faites par Vauban sans dépasser dans le 18ème siècle (pour éviter d'être dans l'ombre de Duguay-Trouin, ou plus loin Surcouf, sortir du règne de Louis XIV...). J'avais opté arbitrairement pour une histoire se situant entre 1686 et 1691.
La moindre phrase entrainait une kyrielle de questions difficiles à résoudre avec juste une liaison internet, du style : est-ce qu'il y avait des quais dans le port, quelle taille avait-il, est-ce que toutes les rues étaient pavées, quel nom de rue existait déjà, quelle porte ouvrait sur l'extérieur de la ville, quelle était les modalités de garde, quels étaient les liens commerciaux et qui gouvernait la ville, quel nom ou prénom était typiquement malouin... ? De quoi devenir cinglée.
Je voulais faire ce voyage depuis un moment et puis une personne chère à mon coeur m'a offert le séjour pour mon anniversaire. J'ai donc passé une semaine à marcher dans la ville pour faire le tour des points historiques, prendre des notes sur l'aspect de la mer, du ciel, des murs et de la végétation, visiter l'Etoile du Roy, réplique d'une frégate de 1745 et surtout squatter les archives municipales pour fouiller leurs registres de naissance, leurs flots des cartes et des plans, ainsi que tous les livres écrits sur l'histoire de Saint-Malo.
Dès le premier jour, j'ai eu une grosse déconvenue : Emilie, prénom existant pourtant au 17ème siècle n'apparait dans aucun registre malouin de 1660 à 1690... Colette, Berthe, Adèle et Céline non plus. Des Jeanne, Marie, Anne, Servane, Perrine, et même Olive tant qu'on veut mais pas d'Emilie... Pour les hommes, pas de Médard et de Félicien. J'aurai pu m'en ficher et continuer mon histoire comme si de rien n'était, mais le ver était dans la pomme.
Mais cela ne s'arrête pas là. A force de faire le tour des points historiques, il y a des évènements qu'on a envie d'inclure ; comme le bombardement par les Anglais et les Hollandais en 1693 avec une machine infernale qui ne fit qu'un mort, un chat, et qui donna le nom à une rue, celle "du chat qui danse". Des constructions importantes comme le Fort national et Fort Harbour a été créé en 1689, celui de Grand Bé en 1694, de petit Bé de 1689 à 1693, De quoi faire pas mal de discussions entre hommes dans les tavernes.
Je reviens de Saint-Malo avec près 900 photos et photo-copies de livres et de cartes. J'ai changé les prénoms : après mûres réflexions, j'ai mis Jeanne pour mon héroïne et Jacquette et Guyone pour les autres (je n'ai encore rien fait pour Adèle, trop empreint d'une valeur personnelle), Marcelin et Lazard pour les hommes. J'ai changé légèrement les dates prévues ; ce sera 1691-1696 (en attendant d'autres changements [image error] ). Et après le tour dans la frégate l'Etoile du Roy, j'ai l'équipage de " L'Elisabeth" [image error]
Contrairement à ce que cela semble, ce ne fut pas des vacances. Je suis dans un état de fatigue aujourd'hui que j'ai même du mal à comprendre (sans enfants et sans horaires durant une semaine, je devrais péter la forme !). Je crois en fait que je me suis saoulée d'informations. Je n'ai pas écris durant mon séjour, seulement corrigée, peaufinée de lieux exacts. Mais tout est bien clair maintenant. Il est temps de prendre le large [image error]
August 4, 2016
Et si je vous parlais de "Rouge Mangouste" ?
Bon, je ne suis pas douée pour me rendre visible sur la toile. On m'a déjà fait le reproche sur des salons, mais je n'y arrive pas. L'année qui vient de passer n'a pas été terrible côté écriture ; j'ai fait plus de recherches que de rédaction et j'ai préféré me concentrer sur l'atelier du collège pour oublier que j'ai attendu des nouvelles d'un roman jeunesse toute l'année sans jamais les obtenir.
Je vais essayer d'être un meilleur écrivain cette année, et plus visible surtout. Tout d'abord, parce que je suis en séance d'ermitage (c'est à dire que je suis toute seule pour écrire et ceci pour 8 jours consécutifs, yes !) et que je vais faire une deuxième session fin septembre (re-yes!).
Mon nouveau roman, qui pour l'instant porte le nom de "Rouge Mangouste" va se dérouler pour le début à Saint Malo. Je change de registre par rapport à mes précédents romans ; je vais essayer le roman d'aventures sur fond de piraterie au 17ème siècle. Je ne sais si je vais arriver au bout, je ne sais s'il ne possèdera pas quelques pointes de fantastique ou s'il restera plutôt historique, je ne sais même pas si je vais me diriger vers la romance comme on me le conseille. Pour l'heure, c'est juste l'histoire d'une fille de prostituée qui va apprendre que son père est un pirate dans les Caraïbes et qui va mettre toute sa détermination à le retrouver. L'aventure devrait durer 4 ou 5 ans. J'ai les grandes lignes en tête mais tout peut arriver [image error]
Je suis armée de listes de patronymes bretons (les prénoms venaient du calendrier chrétien au 17ème siècle, quelle déception !), de livres en anciens français sur les us et les coutumes sur les bateaux, sur les boucaniers et les flibustiers, sur les colonies indiennes et sénégalaises, un autre sur la traite négrière ainsi que le "fantastique" Code Noir. J'ai des équivalences de monnaies, le détail des costumes, de l'alimentation, le nom et l'intérieur de plusieurs bateaux, les punitions côté pirate ou côté marine (pas beaucoup mieux), les superstitions, les salaires approximatifs de l'époque, le prix des aliments de base... Il n'y a plus qu'à commencer.
Aujourd'hui, nous sommes en octobre de l'année 1686 (cela peut encore changer [image error] ), c'est le calme après la tempête, ma gamine de treize ans a pris la décision de traverser l'océan, mais elle se heurte à la réalité des ponts gardés. Ce n'est pas si facile de monter comme passager clandestin sans complicité à l'intérieur. Elle va devoir payer son billet. Après une journée de recherche, Emilie entre dans l'auberge du "Crabe à trois pinces"... Je vous laisse, il faut que je la suive...
November 23, 2015
Bilan du Festival des enchanteurs de Châteaugiron
Ce festival n'en est qu'à sa quatrième édition mais il est promu à un bel avenir. Il a lieu tous les deux ans, Isabelle Sarliot et son équipe livrent ainsi un petit bijou d'organisation. Consacré initialement au monde médiéval et à la légende arthurienne - pour fêter le millénaire de la ville en 2009 - il s'est ouvert sur l'imaginaire et je pense que ce choix ne décevra personne, bien au contraire.
Tout d'abord, une présentation de la ville : un petit bourg avec un centre tout en colombages, et un beau château avec de belles tours, une large douve toute herbée et une cour pavée. Un cadre parfait et vraiment très charmant. Je n'ai pas un téléphone capable de faire de belles photos, le ciel étant trop blafard pour lui à 10h du matin [image error] Je n'en ai qu'une de valable mais cherchez sur internet, c'est vraiment joli.
Ensuite le personnel, en costumes tous réalisés par une association qui avait cousu un stock impressionnant pour fêter le millénaire et qui continue. Organisateurs, bénévoles, et même les runners étaient efficaces, impliqués, enthousiastes et au petit soin pour les invités et les visiteurs.

Enfin les animations : une variété incroyable. Comme la salle des auteurs-illustrateurs était à l'étage du château (nous permettant ainsi d'être au chaud, merci [image error] ), je n'ai pas assisté à grand chose, hélas. Mais allez sur le site et vous aurez une idée du panel proposé : expositions, parade de chevaux, défilés de costumes, spectacles, conteurs, joueurs de cornemuse ou de musique médiévale, manège musical en ferraille, maquillage fantastique...

La Breizh Steam Punk Society est venue dans notre salle pour faire un numéro avec une machine (le "radiateur" ) qui faisait sauter un radis, nouveau message biodégradable et intraçable [image error] Vous voyez le topo ?

Le soir, j'ai croisé la ronde de nuit et son veilleur qui emmenait les spectateurs à travers la ville pour découvrir des indices afin de résoudre un meurtre. Je vous ai dit, un festival varié, plaisant, vraiment étonnant.
Pour un salon spécialisé en province, il y avait du monde ; 5800 personnes sont venues, ce n'est pas rien. L'entrée étant gratuite, beaucoup de personnes parcouraient les lieux, muées par curiosité (les petits vieux regardaient les livres de fantasy en fronçant les sourcils comme d'habitude) mais il y avait aussi un large public très sensible à l'imaginaire. Nous étions 22 auteurs-illustrateurs au total. Nous avions une belle table chacun, et une bannière flottait au-dessus de nos têtes avec nos noms peints à la main en lettres dorées. J'étais bien entourée, entre Lionel Davoust et Sophie Dabat, soit entre les souvenirs qui se monnayent à Aniagrad et une femme tatoueuse qui refuse d'être un messie et qui bastonne à tout va [image error]
Sont passés me voir : le frère et la mère de Clément, Ilona, Reine, Mélanie qui reprenait un Leilan perdu chez une ancienne amie, Edwige, Jean-François qui a mis du temps à choisir entre les deux cycles, les lecteurs de la Médiathèque de Noyal sur Vilaine, Maiwenn, Jennifer, Honorine (qui va avoir du mal à lire son livre avant son homme), Céline, Johan, le frère de Fabien venu exprès avec une version collector de "Leïlan", Frédéric, l'ami de Mariannick, Morgane, Tatiana (qui a pris les deux cycles, comme ça, il n'y a pas de choix à faire), Corentin, une autre Céline, le copain d'Héloïse, Margaux qui écrit aussi, les parents de Matéo, Laetitia, Héloïse (j'espère que ce n'est pas la même), Hélène et Stéphanie. Je les remercie chaleureusement pour les moments passés ensemble, leurs compliments, leurs questions, leur intérêt et leurs sourires. J'espère que la lecture de mes livres leur procurera autant de plaisir.
Côté interventions, j'ai rarement eu des médiateurs qui avait lu et disséqué mes livres de la sorte.
Pour le premier, je devais participer durant 45 min à un "apéro littéraire" sur le thème de la Magie et la Fantasy. La salle contenait une vingtaine de personnes, rangées en cercle devant Lionel Davoust, invité avec moi, et Bernard Martin, notre médiateur. Ce dernier m'a scotché au départ avec sa première question sur "le sens de mon écriture". Je me suis pris la tête dans le train pour préparer une bafouille correcte (que je n'ai pas suivie) et je peux vous dire que j'étais en transe. Heureusement, Lionel (qui a eu la même réaction éberluée à la question et qui ne l'a eue qu'une demi-heure avant la rencontre) a su bien donner le change sur ce passage. Après, parler de mon monde et de la place de la Magie à l'intérieur avec lui fut beaucoup plus facile. Bernard a choisi des extraits de nos bouquins, qu'il a superbement bien lu, il a animé les questions avec humour et en plus, un caviste faisait une dégustation de vin en parallèle et l'auberge qui nous avait prêté la salle avait prévu des amuse-gueules excellents. Un très bon moment. Les visiteurs semblaient très satisfaits de l'ensemble aussi.
Pour le deuxième, c'était une "rencontre avec auteur", avec Céline Demellier comme intervenante. Nous étions dans un coin du château, assez petit mais dans le passage et nous parlions au micro pour attirer les personnes. Tous les auteurs et les illustrateurs y sont passés dans le week-end. Céline m'avait envoyé un questionnaire extrêmement divers et limite psychanalyste que je mettrais en ligne je pense dans un prochain billet, tant il m'a fait réfléchir et amusé à la fois. Elle en a fait une intervention très pertinente et bien menée.
Un salon est aussi pour moi l'occasion de revoir avec plaisir des auteurs non croisés depuis longtemps, comme Nadia Coste et Anne Fakhouri partie s’exiler en Irlande. C'est aussi le moment d'en découvrir d'autres et de s'intéresser à leur travail. Cette fois, je dois dire que j'ai complètement craqué sur les "fées désenchantées" d'Hélène Larbaigt, jeune femme enjouée au possible, et sur le dessin de "Marcel" de Chiara Arsego qui a un accent italien exquis. J'ai découvert également la plume très réaliste et pourtant très féérique de Brucero. Les discussions s'enchaînent dès que c'est possible au cours des repas, des coups à boire où notre métier est au cœur du sujet, et laissent place à des moments de délire : un passage dans un bar le soir m'a appris qu'il ne faut pas dire le mot "moustache" devant Pierre Dubois sous peine d'une réaction inattendue, et qu'une auteur dont je ne retrouve pas le nom sur les plaquettes (elle ne m'en voudra peut-être pas) fait l'otarie à merveille. Les coulisses d'un évènement littéraire recèlent bien des surprises [image error]
Pendant que j'écrivais ce billet, Isabelle Saliot a envoyé un petit mot de remerciement par mail pour tout le monde. Une autre marque d'attention. Je la remercie moi aussi sincèrement pour cette expérience. Je remercie aussi Isabelle Berta qui a toujours été prête à intervenir avec le sourire, comme toutes les personnes qu'elle gérait dans la salle des auteurs et dont je n'ai pas toujours retenu le nom. Mon dernier coup de cœur ira pour Marion avec qui j'ai passé de bons moments en voiture à l'aller comme au retour de la gare de Rennes.
Les enchanteurs m'ont enchantée, et j'espère que dans deux ans, ils m'enchanteront de nouveau. Avec vous.
Fichier vidéo intégré
May 26, 2014
Les Imaginales, le salon aux milles dépenses littéraires
Les Imaginales sont pour moi LE salon de la littérature imaginaire par excellence. Il y a des petits spectacles d'escrime artistique dans le parc autour du salon, quelques parades de personnages costumés ou peints, ou même la composition d'une fresque cette année, mais la vocation de ce salon est la littérature : auteurs et conférences à gogos ! Presque 150 auteurs, au moins une trentaine d'illustrateurs, et plus de vingt cafés littéraires par jour.

Ce salon est particulièrement attachant pour moi parce que cela fait un bien fou d'être entre auteurs d'imaginaire (et du matin au soir [image error] ). Les visiteurs ne sont pas forcément attirés par tous les livres, mais ils viennent tous parce qu'ils aiment au moins une des facettes de cette littérature. Et cela change tout dans l'ambiance. Il y a ce plaisir d'avoir gardé l'esprit ouvert, cette complicité dans l'air, entre les auteurs, entre les visiteurs et même parfois avec le staff et les organisateurs. Les yeux pétillent de découvrir d'autres mondes futuristes ou passés, d'autres histoires poétiques ou gores, des personnages avec ou sans pouvoirs. Il y en a pour tous les goûts.
A Epinal, pendant 4 jours, on parle de la complexité ou non voulue des personnages, de l'évolution de nos mondes rarement aussi manichéens qu'on pourrait le croire. Les sujets des conférences ne sont que des excuses pour expliquer la diversité de nos écritures, de notre plaisir à faire vibrer un lecteur et parfois à critiquer de façon acerbe le monde qui nous entoure par nos histoires ; un auteur va préférer respecter à la lettre les facultés d'une créature de l'imaginaire collectif, un autre s'amusera à les faire voler en éclats, un troisième n'utilisera que son propre bestiaire. Tout est possible. Nous sommes auteurs, nous sommes libres de choisir nos histoires et nous avons de l’imagination à revendre. Pas de limites, sauf notre besoin et notre soin à rendre vraisemblable l'invraisemblable.
J'ai participé à deux conférences, l'une sur le roman d'aventures, et l'autre sur le bien et le mal dans la fantasy, et Solène Dubois et Anne Besson ont très bien mené les débats. J'ai eu la surprise d'entendre un passage d'"Eternité" à haute voix, et pour une fois, je ne me suis pas sentie mal-à-l'aise aux côtés d'Adrien Tomas, de Régis Goddyn, de Carina Rosenfeld, de Gabriel Katz et de Chloé Neill, parce que chacun y aller de sa petite anecdote amusante sur son dernier livre ou sur ceux à venir. Dans les décors colorés, capitonnés et merveilleux des salles de Magic Mirrors, c'est facile d'être détendue et de se sentir à sa place.
Sur les immenses tables sous la tente, j'ai fait beaucoup de pattes de mouches sur mes livres, surtout si je me comparais à mes voisins proches plus artistes que moi : Morgane Caussarieu faisait des têtes de poney coupées avec des jolies crinières arc-en ciel, Anne Rossi décorait ses livres de tampons et de son écriture fine, Adrien Tomas dédicaçait presque en calligraphie, et Olivier Peru et Patrick McSpare dessinaient des profils de personnages sans interruption dans un duo hilarant. Je vous l'ai dit, une très bonne ambiance.
Forcément, si les visiteurs du salon repartaient avec des valises de livres à lire pour l'année, il était difficile en tant qu'auteur de rester insensible à tant de lectures potentielles. Je n'ai pas dérogé à la règle. Et ce salon a été à la source d'une découverte supplémentaire pour moi. J'ai toujours été terrifiée par les films d'horreur : pour cette raison, j'ai très longtemps cru être incapable de prendre plaisir à lire du fantastique. La rencontre avec Marika Gallman et ma fréquentation de Bragelonne m'a donné la curiosité de franchir le cap avec les vampires, mais j'avais approché les zombies de loin avec Issac Marion et Alden Bell. Je me suis enfin jetée à l'eau avec la très diversifiée anthologie "Zombies" dirigée par Emmanuel Beiramar, et je ne regrette pas. Je ne peux conclure qu'une chose : je suis capable d'aimer lire n'importe quel genre d'histoire, imaginaire, policière ou contemporaine, même un témoignage ou une bibliographie, l'unique condition est que l'histoire soit bonne [image error] Ceux qui considèrent la fantasy, le fantastique et la science-fiction comme de la littérature pour enfants passent à côté de beaucoup de plaisir.
Je finis mon billet avec ma petite liste de remerciements, qui va être plus longue que d'habitude [image error]
Tout d'abord, à Stéphanie Nicot pour m'avoir invitée, à Leslie Palant pour avoir tout organisé (et elle avait beaucoup de mérites cette année !)
Ensuite merci à Jacques Baudou, Valérie France et à tous les lecteurs qui sont passés sur le stand : Ghislaine, Julie, Sophie, Calliope (amie de Magali), Aline, Mathilde, Meryl (qui devrait aimer le tome III <3), Madeleine, Cheyenne, Marie & Robin, Astrid (à la prochaine, on inversera nos places), Pierre, Irène & Julien (croisés dans le tramway allant à Geekopolis), Rose (et son courage pour réunir les anciennes versions de Leïlan), Kevin, Marie-Claire, Loryne, Laurie & Romain, Laure (et le premier "Eternité" version France-loisirs), Stéphane, Caroline, Adèle & Alice, la fille de Marie, Cécile, Leslie, Pierre, Sébastien (en espérant qu'il avait bien commandé le T2 sur internet), Patrice (qui a tout pris), Josselin, Amandine, Cécilia, Fanny, la fidèle Mathilde (!), Laura, Lisbeth (je n'oublie pas ma promesse), Audrey et ses mellocakes, Céline, Diana, Laetitia, la fille d'Anne-Marie, Sandra, Amandine, Alison, Christelle, la voisine d'Elodie, Péléane, la fille de Laure, La petite Juliette, Flora, Illiane habillée en Link, Alice, Victoria, Maxime, l'amie de Manouchka (qui avait perdu son exemplaire en Finlande), Alicia, Isis, Gaëlle, Annick, Sabine, Christelle, la petite Léa et Jean-Jacques.
A l'année prochaine, j'espère.
May 20, 2014
Longue vie à Geekopolis !
Je suis adepte, c'est un vrai plaisir d'aller à ce festival.
Geekopolis version 2 a dilué un peu ses décors en prenant de l'ampleur et des dimensions gigantesques par rapport la version 1, mais les interactions avec le public, intérêt premier de ce salon, ont été multipliées en conséquence, happant le visiteur dans mille aventures.
Je ne peux vous faire une liste exhaustive de ce qu'il y avait à disposition, c'était colossal, je n'en ai pas vu un dixième. Passé les premières heures où je me suis sentie noyée et perdue pour comprendre comment étaient positionnés les quartiers les uns par rapport aux autres (pas de plan général), et pour assimiler tout ce qu'il y avait comme ateliers ou conférences, je pouvais repasser dans les mêmes allées et repérer des choses différentes. Un tiers à une moitié des visiteurs était costumé. Et contrairement à la Japan Expo, tous les âges étaient représentés. Mes yeux n'en pouvaient plus. Et j'ai lâché mon fils et ma nièce de 11 ans chacun en électrons libres là-dedans à leur plus grand plaisir !
Metropolis : royaume de la 59ème légion Star Wars (avec des petits Ewoks dans un panier), des auteurs comme Peter Hamilton, Laurent Whale et Laurent Genefort, des maquettes et des armes de plusieurs séries télévisées (Stargate, Star trek...), des goodies, et un grand atelier Lego (avec une maquette de faucon millénium écrasé dans une ville). C'était aussi le lieu où Julien Delval, Manchu et Hubert de Lartigue ont produit une fresque aussi belle que l'année dernière.
Avalon : un flot d'armes et de costumes, de bijoux, de prothèses faciales, et une arène très très bruyante (tournoi de qidditch, duels, essais de catapulte...), une salle de lecture de contes, et surtout le stand de "rêves et cris", où je dédicaçais avec Nathalie Dau, Justine Niogret, Philippe Besancenet, Edouard Klozko et Anne Fakhouri.
Nautilus : un monde très visuel, des décorations et des costumes et des bijoux de fous, une arène steampunk, un docteur maboul en version taille réelle et très réaliste, des morceaux de Nautilus, une galerie de dessins d'illustrateurs différents basés sur une nouvelle, un stand avec un jeu de piste que mes électrons libres ont adoré, et une annexe du Dernier Bar Avant La Fin Du Monde avec des galettes vertes ou oranges. Pas de permis poisson cette année, les ballons se sont envolés, mais un atelier de senteurs devinettes très amusant.
Tecklab : le point d'ancrage de mon garçon, qui a débloqué au moins 10 mondes d'un jeu sur les 24 à faire, le monde préféré de mon homme (geek technologique [image error] ) aussi qui s'est fait un plaisir d'essayer un gyropode Ninebot ou de regarder les robots dansants. Pour ma part, j'ai regretté d'avoir mes oreilles d'elfes qui m'empêchaient d'essayer la harpe aux cordes invisibles.
Little Tokyo : katanas, babioles japonaises, stand de sculpture en direct, et ateliers de construction d'armes en carton ou bois, d'origami et de calligraphie. Tout en finesse, très hétéroclite, et très costumée.
Twilight Zone : le coin des jeux de société, des dédicaces des vedettes futuristes, les salles ouvertes des ateliers (où j'ai "hurlé" des conseils avec Justine Niogret sur l'art de rendre un combat vivant) et la salle Camelot.
Le brassage des activités dans chaque monde m'a dérouté au départ, mais je dois dire que cela créait des surprises et un grand passage pour les auteurs. Malgré un couac du libraire (je n'avais que mon tome II d'Eternité et l'intégrale de Leïlan à dédicacer, c'est la première fois que cela m'arrive), j'ai réussi à intéresser des lecteurs. Je remercie tout particulièrement le très bavard Jean-Nicolas (;-) ), Romain, Axelle (qui avait pris le T1 aux Imaginales), Anaïs, Barbara (grande fan de Leïlan), Mathilde (merci encore pour la grenouille), Michaël, Hervé (ancien collègue de mon frère retrouvé par le hasard de l'atelier), NOX, Benoit (issu aussi de l'atelier) et un autre Benoit.
Ce fut un plaisir de faire les deux conférences avec Nathalie Dau et Philippe Besancenet, même si j'ai toujours l'impression de ne pas être à ma place quand il faut disserter sur un sujet littéraire et que le stress me rend incapable de citer la moindre référence. Et je recommencerai bien un atelier de combat avec Justine Niogret qui avait l'air d'avoir le même plaisir que moi à décrire un duel à la masse d'armes. Merci aussi à Sébastien Ciot et Sally Sécardin pour m'avoir accueillie avec autant de gentillesse et de sollicitude sur leur stand.
L'année dernière, nous avions été mis dehors pour des raisons de sécurité après une attaque en règle de zombies. Cette année, j'ai loupé la parade de fin à cause de mes électrons libres sur les rotules. J'ai juste vu une manifestation de vampires qui réclamaient un quartier particulier dédié au fantastique. Je me doute qu'elle a dégénéré. Mais je les soutiens ! J'ai signé leur pétition pour qu'il y est six quartiers à Geekopolis l'année prochaine en plus de la Twilight Zone [image error]
May 9, 2014
Geekopolis deuxième opus
Le mois de mai est arrivé trop vite et les jours filent à toute vitesse. La deuxième édition de Geekopolis ouvre ses portes la semaine prochaine, les 17 et 18 mai. Retrouvez ou découvrez les cinq quartiers de ce festival : Avalon, Little Tokyo, Nautilus, Teklab et Metropolis.
Je me suis régalée l'année dernière. Je ne louperai ce salon pour rien au monde. Le programme est génial, et vous pouvez chercher les détails sur le site officiel. Atelier, dédicaces, concours conférences, expositions, interventions, jeux, projections, stands, le tout consacré à l'imaginaire sous toutes ses formes.
Pour ma part, j'ai deux conférences et un atelier à animer :
Conférence : "Le poids des archétypes en Fantasy" (salle Arrakis) à 10h30 le samedi
Atelier : "Tu la veux où ma hache ?" ou comment donner vie à une scène de combat ? (salle Kraken) à 11h le Samedi (rien que l'intitulé me fait mourir de rire)
Conférence : "La place de la Magie dans la fantasy" (salle Camelot) à 10h le dimanche (Arg, c'est tôt !)
Attention cette fois, le salon a lieu à Porte de Versailles. Vous trouverez toutes les infos ici.
Cette année, j'aurai des badges à l'effigie de mes bouquins [image error] Venez nombreux, déguisés ou non, vous allez adorer ce festival !
Bilan de Genève
Le salon de Genève est un salon généraliste comme celui de Paris, moins grand mais tout aussi diversifié. Juste à côté de l'aéroport et de la gare, au sein d'un grand parc, le hall est particulièrement bien placé. Livres en tous genres, BD et même restaurants ponctuent les stands (on a testé celui de la raclette [image error] ). Il y avait même une presse ancienne qu'un homme manipulait pour expliquer la véritable invention de Gutenberg.
Le Japon était à l'honneur cette année et j'ai eu le privilège de voir Leiji Matsumoto, le père d'Albator ! J'ai eu aussi la possibilité d'assister à une cérémonie du thé très gracieuse.
Antoine Rouaud, Samantha Bailly et la responsable événementielle de Brag', Leslie Palant, ont été mes compagnons de route. Marika Gallman nous a rejoints sur place ainsi que Alain Névant et Stéphane Marsan, les "Vicomtes" de Bragelonne. Vu mon billet précédent, vous aurez compris que ce salon a été plutôt festif. Et cette fois ce sont plutôt des illustrateurs que nous avons rencontrés : Vincent Maillé qui m'a fait une jolie grenouille sur le tome 8 de "la Quête de l'oiseau du temps", Arthur de Pins et Darasse.
Le stand de Bragelonne était immense (70m3, je crois), avec des peintures de couvertures de différents illustrateurs, dont Graffet et Simonetti, qui se sont arrachés comme des petits pains (si j'avais su le prix, je me serai mis sur les rangs !). Nous nous sommes relayés pour les dédicaces pour profiter du peuple suisse. J'ai été charmée par leur politesse et leur gentillesse. Tout le monde nous disait bonjour, intéressé ou non, et personne ne nous a fait une remarque déplacée en cataloguant nos romans comme des gamineries (alors que j'y ai droit au moins une fois par salon). Je ne dis pas que les Français sont tous discourtois et rustres, je n'ai pas écrit ça ! mais il est vrai qu'une bonne quantité aurait à apprendre des Suisses et des Belges [image error] Un regret : le grand soleil a eu raison d'une partie de la foule le dimanche mais c'est de bonne guerre [image error]
Merci au cousin Evariste arrivé le premier sur le stand avec sa femme et sa fille, Joana, Ségolène (qui me suit sur FB depuis un moment), Debora, Jean-Marie qui aime l'action, Mélanie, Assouane & Maïwenn, Sandrine (qui fait partie de mes premiers fans), Loïc (qui m'a énormément touchée), Natacha, Daniela (qui a trop attendu), Romain, Antonin, Pascal (les 3 tomes d'Eternité d'un coup), Patrice (pareil !), Quentin et son Eloïse, Noé emballé malgré ses 10 ans, Sonia, Anne, Cindy, Charlotte, Marine, Nicole, Johanne et Nathalie.
Pour finir, je tiens à remercier Thierry Giauque et Emmanuel Baldenberger de leur attention sur le stand et tout particulièrement Gilles Devaux pour avoir tout organiser pour nous accueillir comme des princes et des princesses.

Ma petite grenouille perforatrice a eu son succès et je vous promets une autre surprise pour les deux prochains salons !
May 4, 2014
La vie rêvée d'un auteur
Participer à un salon est toujours un moment particulier, comme une tranche d'existence extraordinaire.
Je ne fais pas encore partie, hélas, des auteurs qui peuvent vivre de leur plume (et il ne faut pas croire qu'ils sont très nombreux) ; si je ne devais compter que sur mes royalties pour me nourrir, ce serait patates tous les jours, au mieux ;-). Mon train-train quotidien se partage entre enfants, travaux et écriture. Je ne vais surtout pas me plaindre, c'est tout de même mieux que métro-boulot-dodo. Mais le changement de vie sur un salon en est d'autant plus impressionnant.

J'ai parfaitement conscience de ma chance ; J'ai une maison d'édition attachée au bien-être de ses auteurs et sa responsable événementielle est exceptionnelle. Ainsi, je deviens VIP le temps d'un week-end. Le voyage en train 2ème classe avec la ribambelle de mômes excités qu'il faut canaliser à tout prix se change en 1ère classe silencieuse et confortable avec plateau repas compris (mince, je ne savais pas, le sandwich restera caché dans le sac [image error] ), le bed&breakfast fait place à un hôtel 5 étoiles qui nécessite presque un vélo pour aller jusqu'aux toilettes, le repas familial (tout fait maison tout de même) se transforme en dîner apprêté où la question ne sera pas "qu'est-ce que je fais à manger ?" mais plutôt "qu'est-ce que je peux choisir sans regret parmi tout ça ?", sans parler de l'attention constante portée sur ma soif, ma faim et mon confort d'assise durant les dédicaces par ceux qui courent, qui restent debout et qui brassent les livres toute la journée.

Il y a ensuite les rencontres avec les lecteurs. Écrire est un acte solitaire, personnel, c'est une prise de risque, une mise à nue. Enfermée et isolée, j'invente une histoire qui me plaît avant tout et ensuite j'espère qu'elle plaira au plus grand nombre possible. S'exposer sur un stand devant des centaines de gens qui passent et qui ne s'arrêteront peut-être pas n'est pas toujours une perspective très enthousiasmante de prime abord. Mais à chaque personne qui prend un de mes livres par curiosité, qui rougit de joie de me voir en chair et en os, ou qui part dans des discours interminables parce que son instant de grâce à elle sera de m'accaparer quelques minutes, je me rends compte que je ne suis pas que moi, simple individu sur terre qui n'existe que pour sa famille et ses amis. Et j'apprends ainsi que mon livre a été tellement aimé qu'il est relu régulièrement, que même 13 ans plus tard, certains lecteurs se souviennent de mon nom, que deux petites filles portent le prénom de "Leïlan", ou que la lecture de mon bouquin a permis à un jeune homme d'oublier l'espace d'un instant la souffrance d'avoir perdu son père. Pour les quelques auteurs en herbe qui flânent autour du stand en me regardant comme une personne magique, j'ai toujours envie de dire que ce sont eux qui me rendent magique par l'aura qu'ils me donnent.

Pour finir, il y a les rencontres entre auteurs, éditeurs et illustrateurs. A force de discuter, le staff et les auteurs bragelonniens sont forcément plus que des collègues, Mais une table de dédicace commune, des pauses, des diners ou des verres partagés donnent aussi l'occasion de croiser quantités d'autres personnes intéressantes ; je suis redevenu lecteur lambda, aussi intimidée qu'un autre, devant Pierre Pelot que j'aime particulièrement, et pour qui il m'a fallu deux ans (et 4 ou 5 restos) pour lui avouer que j'avais dévoré ses livres (pas facile de trouver mieux que "j'ai adoré, c'était super", n'est-ce pas ?) ; j'ai pris des cours à un dîner avec Pierre Bordage, Carina Rosenfeld et Laurent Genefort qui m'ont listé les livres que je devais absolument lire pour avoir une base de S.F. (j'ai pas encore fini) ; j'ai même partagé une chambre d'hôtel et pas mal de rires avec Sophie Jomain et Marika Gallman.
Aujourd'hui, de retour du salon de Genève, je reviens ravie de nouvelles rencontres et j'ai dans la poche une carte de visite qui va peut-être me permettre de contacter, pour un de mes textes, un dessinateur que j'admire depuis très longtemps. Advienne que pourra.
La vie rêvée d'un auteur...
April 11, 2014
Salon de Genève
Ce salon fêtera sa 28ème édition pour ma première sortie en Suisse !
Je serai sur le stand A171 de Apostrophe-scène. Malgré ce que dit le site du salon, j'ai plus de plages de dédicaces que prévues officiellement :
VENDREDI 2 MAI
18h30-20h30 : Je dédicacerai au côté de Samantha Bailly et d'Antoine Rouaud
SAMEDI 3 MAI
14h-16h : Je serai aux côtés de Marika Gallman
DIMANCHE 4 MAI
Deux services [image error]
14h-16h : Avec Antoine Rouaud
18h-19h : Toujours en compagnie d'Antoine Rouaud
J'ai appris à ma plus grande joie qu'entre les deux temps de dédicaces du dimanche, j'aurai le plaisir (et la pétoche) de participer à une conférence de 17h à 17h45 sur le thème : "Fantasy, pourquoi ça marche ?" avec Stéphane Marsan et Antoine Rouaud.
Un joli week-end en perspective !
March 5, 2014
L'Eternité a une fin
Mon bébé ne m'appartient plus.
Il a quitté le nid et, à partir du 16 avril 2014, il passera dans chaque esprit qui voudra bien l'accueillir.
Je n'ai jamais autant regretté un titre de cycle : Eternité. J'ai longtemps cru que je m'étais jetée un sort comme une crétine. Il m'a fallu 13 ans pour écrire cette trilogie, mais si je remonte à l'idée, cette histoire me hantait bien avant. J'ai déjà fait une page sur l'origine de ce texte mais ce n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte de tout l'impact qu'il a eu sur ma vie.
Cette trilogie a été témoin de grands moments de joies comme de grands moments de peines. J'y ai mis beaucoup de moi et seules quelques rares personnes pourront s'en rendre vraiment compte, parce que ce n'est pas forcément le personnage de Naslie qui m'a servi à sortir tous les sentiments qui ont pu me traverser.
Je n'ai pas passé 13 ans à écrire cette histoire. Mais 13 ans à l'imaginer, à la vivre de mille manières et à la peaufiner, oui. Comme une rengaine, comme une obsession. Ce fut une souffrance, surtout les années où je ne trouvais pas le temps de la mettre sur le papier. Et les deux dernières années furent aussi très dures parce que j'avais enfin le temps, mais le travail était colossal en terme de corrections. J'ai vomi le tome III, comme je l'avais fait du tome I après ma thèse. Trop de frustration, trop de peur d'avoir une incohérence avec le tome I qui allait être édité. Mais je l'ai payé. Pour vous donner une idée, je suis partie de 370 000 caractères à la fin de la rédaction du tome III (signe et espace compris) et il fallait obtenir les 600 000 réglementaires pour son édition. J'avais écrit mon histoire comme un film d'action sur fond vert : il n'y avait aucun décor, aucune mise en scène, aucune fioriture. Je n'avais pas peur de ce travail de réécriture rébarbatif pour l'avoir fait plusieurs fois mais je n'avais pas conscience de ce que ce serait sur un tome entier. J'ai cru détester mon texte tant c'était éprouvant de reprendre chaque scène, j'ai pensé être incapable de le rendre présentable un jour, de faire la souris qui accouche de la montagne (ça, je ne suis pas encore sûre de l'avoir évité [image error] on verra les critiques). Je ne suis pas une personne qui brille pour sa confiance en elle. Ce texte m'a enfoncée très bas plus d'une fois. Des semaines sont passées sans pouvoir y toucher parce que j'étais écœurée. Et ce n'est que parce que les deux premiers tomes étaient sortis que je n'ai jamais pu abandonner. De toute manière, je n'en pouvais plus d'imaginer les relations entre Yshem et Naslie, il fallait en finir une fois pour toutes [image error]
Aujourd'hui, j'ai l'impression que ces personnages et cette histoire m'ont quittée depuis des années, alors que la validation des épreuves n'a qu'une semaine. Je ne peux plus rien changer, tout est derrière moi comme Leïlan, les personnages m'ont quittée. Je me pose même la question si j'arriverai à être impliquée plus que lorsqu'on me pose des questions sur ma première trilogie. J'aime cette histoire pour ce qu'elle est et la déteste pour ce qu'elle m'a fait subir. Je sais que je vais être euphorique quand je tiendrai le dernier tome dans mes mains, mais en l'instant présent, c'est plutôt le soulagement amer de tourner la page qui reflète le plus ce que je ressens. Et une peur insidieuse monte doucement en moi : celle de ne jamais réussir à faire un monde aussi complet parce que je n'y consacrerai plus jamais 13 ans (du moins je l'espère !).
Magali Ségura's Blog
- Magali Ségura's profile
- 21 followers

