M.V. Fontaine's Blog
September 30, 2016
Épilogue disponible!
Pour les endeuillés de la série qui n'ont pas encore eu la nouvelle, un épilogue est disponible gratuitement!
Amblystome
Un nouveau monde – Épilogue
Vingt ans après la fin de l’histoire, découvrez ce qu’il advient du monde exploré dans la série Amblystome.
Chaque fin est un nouveau début.
Téléchargez-le sur le site:
http://www.amblystome.com/epilogue.php
Amblystome
Un nouveau monde – Épilogue
Vingt ans après la fin de l’histoire, découvrez ce qu’il advient du monde exploré dans la série Amblystome.
Chaque fin est un nouveau début.
Téléchargez-le sur le site:
http://www.amblystome.com/epilogue.php
Published on September 30, 2016 10:15
April 29, 2016
Le Tome 4 disponible dès le 4 mai!
Vous connaîtrez enfin le dénouement de la série avec cet ultime tome qui paraîtra la semaine prochaine! N'hésitez pas à laisser vos commentaires!
Published on April 29, 2016 08:38
January 5, 2016
Comme un genre de paralittérature
Dernièrement, un article sur les littératures de l’imaginaire m’a fait bien plaisir : on y mentionnait que le genre avait longtemps été le parent pauvre de la littérature et que, récemment, il avait acquis ses lettres de noblesse. Cela m’a fait sourire. J’aimerais trop que ce soit le cas.
«Je ne lis pas de ça.» «C’est toujours mal écrit.» «C’est trop facile à écrire; on n’a qu’à coucher sur papier tout ce qui nous passe par la tête.» «C’est pour les enfants, ce n’est pas sérieux.»
Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de porter de tels jugements sur les œuvres de George Orwell, Aldous Huxley, Ray Bradbury, Carl Sagan, Isaac Asimov, Margaret Atwood, et j’en passe. Ce sont pourtant les commentaires textuels que m’ont faits des gens lettrés – souvent des professeurs de littérature ou autres personnes influentes dans le milieu – lorsque je leur ai parlé de mon penchant pour la science-fiction. Car encore aujourd’hui, les préjugés envers ce type de littérature sont tenaces. Parfois, certains outrepassent ces jugements et disent avoir apprécié des ouvrages de SF. Ils me proposent alors de lire des psychoses autofictionnelles qui tombent vite dans un univers lynchien délirant... mais, personnellement, ce n’est pas ce que j’entends par « science-fiction ».
Cela découle sans doute d’une très mauvaise compréhension de ce qu’est la véritable littérature de l’imaginaire. Pour rédiger de la science-fiction qui se tient et qui propose une réflexion pertinente, on ne peut pas écrire n’importe quoi. Tout comme les littératures historique et policière (ah, tiens donc! deux autres genres boudés par les diktats de la littérature!), la science-fiction demande une part substantielle de recherches.
Bien sûr, il y a de mauvaises histoires où, en effet, l’auteur n’a pas approfondi son sujet et n’a pas bâti son univers en s’appuyant sur des faits. Mais de mauvais romans, il y en a dans absolument tous les genres. Sans exception.
Au départ, je repoussais le projet d’écriture d’Amblystome parce que je savais que pour bien le faire – ou plutôt, pour le faire comme je le souhaitais –, j’allais devoir m’y consacrer longtemps et vérifier un nombre incalculable de détails. Car je me connais : j’ai tendance à devenir maniaque... Et quand je l’ai entrepris, j’ai plongé sans réserve.
Parfois, c’est fâchant de lire une critique qui nous reproche des erreurs factuelles alors qu’on a pris la peine de consulter une sommité dans le domaine pour s’assurer de la véracité de ce qu’on avance : mais bon, les critiques ont toujours raison et les auteurs sont bien mal placés pour se défendre. Il faut vivre avec.
Dans de précédents billets, j’ai déjà écrit à propos de la science, de l’art et de la sociologie, des disciplines qui me passionnent. J’ai essayé de lire beaucoup sur ces sujets tout en y réfléchissant constamment afin d’apporter le plus de crédibilité possible à ma série.
Un autre domaine auquel j’ai apporté une attention particulièrement pointue est celui de la géographie. Ma tendre moitié ayant des connaissances approfondies dans ce champ comme dans ceux de la télédétection et des sciences de la Terre, j’avais un accès privilégié à l’information.
Sur les cartes, à la fin du roman, la forme des Grands Lacs n’est donc pas fortuite; c’est ce dont ils auraient l’air si leur niveau diminuait de cinquante mètres en suivant la bathymétrie des fonds lacustres. Les cartes ne sont pas d’une précision millimétrique, mais cela donne un portrait assez ressemblant.
Les villes, vous les avez sans doute reconnues. En effet, la très grande majorité des lieux nommés dans les romans (à part Uthmer, Eskamandre et Azaskia) existent dans la réalité. Lorsqu’il est question de sources ou de zones marécageuses, cela correspond en général à des lacs actuels. La mine de palladium, elle aussi existe réellement. Et vous saviez peut-être que la zone radioactive que Roz veut à tout prix éviter dans le troisième tome représente les laboratoires nucléaires de Chalk River en Ontario.
Toutefois, après tout, l’erreur est humaine et quelques-unes m’ont certainement échappé à certains endroits. J’ai dû me raisonner : il est impossible de tout vérifier. Soit. Mais de grâce, que personne ne vienne me dire que j’écris n’importe quoi.
http://www.thunderbaybusiness.ca/arti...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Laborat...
«Je ne lis pas de ça.» «C’est toujours mal écrit.» «C’est trop facile à écrire; on n’a qu’à coucher sur papier tout ce qui nous passe par la tête.» «C’est pour les enfants, ce n’est pas sérieux.»
Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de porter de tels jugements sur les œuvres de George Orwell, Aldous Huxley, Ray Bradbury, Carl Sagan, Isaac Asimov, Margaret Atwood, et j’en passe. Ce sont pourtant les commentaires textuels que m’ont faits des gens lettrés – souvent des professeurs de littérature ou autres personnes influentes dans le milieu – lorsque je leur ai parlé de mon penchant pour la science-fiction. Car encore aujourd’hui, les préjugés envers ce type de littérature sont tenaces. Parfois, certains outrepassent ces jugements et disent avoir apprécié des ouvrages de SF. Ils me proposent alors de lire des psychoses autofictionnelles qui tombent vite dans un univers lynchien délirant... mais, personnellement, ce n’est pas ce que j’entends par « science-fiction ».
Cela découle sans doute d’une très mauvaise compréhension de ce qu’est la véritable littérature de l’imaginaire. Pour rédiger de la science-fiction qui se tient et qui propose une réflexion pertinente, on ne peut pas écrire n’importe quoi. Tout comme les littératures historique et policière (ah, tiens donc! deux autres genres boudés par les diktats de la littérature!), la science-fiction demande une part substantielle de recherches.
Bien sûr, il y a de mauvaises histoires où, en effet, l’auteur n’a pas approfondi son sujet et n’a pas bâti son univers en s’appuyant sur des faits. Mais de mauvais romans, il y en a dans absolument tous les genres. Sans exception.
Au départ, je repoussais le projet d’écriture d’Amblystome parce que je savais que pour bien le faire – ou plutôt, pour le faire comme je le souhaitais –, j’allais devoir m’y consacrer longtemps et vérifier un nombre incalculable de détails. Car je me connais : j’ai tendance à devenir maniaque... Et quand je l’ai entrepris, j’ai plongé sans réserve.
Parfois, c’est fâchant de lire une critique qui nous reproche des erreurs factuelles alors qu’on a pris la peine de consulter une sommité dans le domaine pour s’assurer de la véracité de ce qu’on avance : mais bon, les critiques ont toujours raison et les auteurs sont bien mal placés pour se défendre. Il faut vivre avec.
Dans de précédents billets, j’ai déjà écrit à propos de la science, de l’art et de la sociologie, des disciplines qui me passionnent. J’ai essayé de lire beaucoup sur ces sujets tout en y réfléchissant constamment afin d’apporter le plus de crédibilité possible à ma série.
Un autre domaine auquel j’ai apporté une attention particulièrement pointue est celui de la géographie. Ma tendre moitié ayant des connaissances approfondies dans ce champ comme dans ceux de la télédétection et des sciences de la Terre, j’avais un accès privilégié à l’information.
Sur les cartes, à la fin du roman, la forme des Grands Lacs n’est donc pas fortuite; c’est ce dont ils auraient l’air si leur niveau diminuait de cinquante mètres en suivant la bathymétrie des fonds lacustres. Les cartes ne sont pas d’une précision millimétrique, mais cela donne un portrait assez ressemblant.
Les villes, vous les avez sans doute reconnues. En effet, la très grande majorité des lieux nommés dans les romans (à part Uthmer, Eskamandre et Azaskia) existent dans la réalité. Lorsqu’il est question de sources ou de zones marécageuses, cela correspond en général à des lacs actuels. La mine de palladium, elle aussi existe réellement. Et vous saviez peut-être que la zone radioactive que Roz veut à tout prix éviter dans le troisième tome représente les laboratoires nucléaires de Chalk River en Ontario.
Toutefois, après tout, l’erreur est humaine et quelques-unes m’ont certainement échappé à certains endroits. J’ai dû me raisonner : il est impossible de tout vérifier. Soit. Mais de grâce, que personne ne vienne me dire que j’écris n’importe quoi.
http://www.thunderbaybusiness.ca/arti...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Laborat...
Published on January 05, 2016 07:52
October 13, 2015
Les hommes d’Amblystome
Laissez-moi vous mettre en contexte.
Vous êtes un homme. Vous obtenez un certain succès dans le monde actuel, êtes un employeur ferme mais compréhensif, avez une famille avec deux enfants, une voiture de l’année et une jolie maison. Vous êtes absolument pour l’égalité des femmes, détestez la violence et les armes à feu, restez poli et civilisé en toute occasion, n’avez jamais commis de délit majeur ni purgé de peine de prison.
Voilà une image qui correspond à une très large majorité des hommes de notre époque.
Mais imaginez qu’une nuit l’électricité s’éteint. Complètement. Partout.
Vous vous levez un matin de fin de semaine et croyez à une panne. Une simple panne. Vous consultez votre téléphone cellulaire et la pile semble morte. Eh bien... Vous étiez pourtant certain de l’avoir chargée la veille. Aucun des appareils électroniques de la maison ne fonctionne, pas même ceux qui contenaient des piles. Les enfants râlent et disent qu’ils s’ennuient et n’ont rien à faire. Vous songez que ce sera drôle de vivre totalement débranchés durant un instant. La famille s’installe devant un jeu de société. Le soir, vous regardez par la fenêtre. L’électricité n’est pas encore revenue. Vous n’avez aucune idée du moment où la situation rentrera dans l’ordre, car vous n’avez toujours pas eu de communication avec l’extérieur. Si seulement vous aviez gardé votre transistor; mais celui-ci n’aurait peut-être pas fonctionné non plus.
Le lendemain, vous vous levez. Toujours rien. La voiture ne démarre pas. Vous commencez à vous inquiéter pour les aliments dans votre frigo : combien de temps peuvent-ils demeurer frais à cette température? Un jour plus tard, votre voisin vient vous demander quelques réserves de nourriture. Vous partagez puisque de toute façon ce qui est dans le frigo se gâte peu à peu. Vous décidez de vous rendre à pied à l’épicerie. Les caisses ne fonctionnent pas. Quelques employés en vue. Le propriétaire accepte l’argent comptant pour les denrées qui se font de plus en plus rares. Aucune livraison n’a été effectuée depuis le début de la panne. Quelques jours plus tard, le robinet ne coule plus. De plus en plus nerveux, vous vous dites que pourrez boire l’eau gazeuse et les jus que vous avez en réserve. Pour le reste, il y a la rivière pas très loin. Le voisin continue son porte-à-porte, mais, cette fois, vous devez le repousser malgré ses lamentations. Dans l’état actuel des choses et puisque vous avez vous-même une famille à faire vivre, vous vous excusez et refermez la porte. Vous ne pouvez plus vous permettre de céder quoi que ce soit et vous êtes déterminé à protéger votre famille.
Deux semaines plus tard, vous êtes presque au bout de vos réserves. La famille a terminé le dernier sachet de soupe de poulet la veille, et tout le monde a faim. Votre femme et vous devrez trouver des moyens de vous procurer de la nourriture. Puis un groupe d’hommes se présente dans votre rue. Eux aussi ont faim. Et des familles à nourrir. Ou peut-être pas. Ils possèdent des fusils. Aucune autorité n’est là pour vous défendre. Vous tentez de vous barricader dans la maison. Peine perdue, ils enfoncent la porte.
Qu’arrive-t-il alors?
On peut imaginer que, si vous protestez, ils ne se gêneront pas pour vous battre... Si vous êtes chanceux, ils ne prendront que ce dont ils ont besoin et vous laisseront tranquille ensuite. Ils vous donneront peut-être aussi l’occasion de fuir. Dans le pire des cas, ils vous tueront.
C’est de cette façon que vous passez d’un homme qui navigue admirablement bien dans la société à un individu mal outillé pour affronter cette nouvelle réalité.
On m’a reproché à quelques reprises de dépeindre les hommes comme des êtres brutaux, souvent monstrueux et dénués d’empathie dans les pages d’Amblystome. Mais puisque je tenais à construire un univers crédible, il était difficile de les montrer tels qu’ils sont actuellement.
Après un Événement qui dévasterait la Terre, les survivants ne seraient pas ceux qui sont doux et gentils, mais ceux qui sont assoiffés de pouvoir, qui détiennent des armes et qui n’ont pas peur de s’en servir. La loi du plus fort régnerait. Cette idée est bel et bien révoltante, pourtant les livres d’histoire nous indiquent que les peuples de conquérants – que ce soit les Vikings, les Huns, les Romains... – avaient ce genre de mentalité. Plus près de nous, dans l’actualité, de tels groupes d’individus barbares et sans scrupules parviennent à assujettir des communautés, sinon des pays entiers. On n’a qu’à penser à l’État islamique ou à Boko Haram, par exemple. Ils pillent, ils tuent, ils violent et exploitent... Tout ça en 2015. Pas au Moyen Âge, mais bien au moment où vous lisez ces lignes.
Cent ans après l’Événement, les hommes d’Amblystome sont les descendants de ces survivants-conquérants. Puisqu’il n’y a aucune structure sociale – ou si peu –, la majorité n’a pas appris ce qui était bien ou mal, acceptable ou répréhensible. L’idée de ce qui est légal ou pas est depuis longtemps révolue. La survie et la domination des ennemis importent plus.
Pour ce qui est de la violence sexuelle, nous aurons beau vouloir nous en cacher, elle existe aujourd’hui et elle existera assurément plus tard. Selon des statistiques récentes, au Québec, une femme sur trois aurait été victime d’au moins une agression sexuelle dans sa vie. Difficile de croire de tels chiffres dans un pays civilisé où ce genre de crime est puni et passible d’une peine de prison. En Inde, le nombre d’agressions sexuelles a bondi du tiers en 2014 seulement. Au Congo, là où la guerre sévit depuis des années et qu’une infime minorité de ces crimes se retrouvent devant les tribunaux, 65% des femmes se disent victimes de violence sexuelle venant de leur partenaire, ce qui n’inclut même pas les victimes des soldats rebelles. Alors quel serait le portrait dans une société sans lois ni sanctions?
La réflexion contenue dans l’univers d’Amblystome n’est nullement véhiculée par la misandrie. De plus, le but n’était certainement pas de dénigrer les hommes ni de les montrer sous un mauvais jour, mais plutôt d’imaginer quels genres d’individus domineraient une société aussi démunie et vulnérable. D’ailleurs, certains personnages masculins tirent très bien leur épingle du jeu sans user de violence envers les femmes : on n’a qu’à penser à Kerwick, Élias, Sauren ou Sun Rhamos. Sans doute que, à l’intérieur et à l’extérieur des murs, plusieurs mènent des vies plus paisibles avec leurs familles. Pourtant, ce n’est pas à ces types de personnages que je souhaitais m’intéresser. Je désirais montrer ce qui se déroulait dans les hautes sphères, chez les dominants. D’ailleurs, il est plutôt réducteur de croire que les femmes d’Amblystome sont de simples victimes, sans taches ni reproches; Flora a tué un garde qui ne lui avait rien fait pour le laisser mourir au fond d’une ruelle, Yzev a une personnalité assez horrible et Ellin, la mère de Roz, est un modèle d’égoïsme pur.
En outre, dans la culture actuelle, plusieurs se penchent sur l’effet de la peur et du besoin de survivre dans des contextes post-Apocalypse. On peut citer le personnage de Rick Grimes dans The Walking Dead, qui est passé de shérif respectable et pacifique à tueur de sang-froid qui n’hésite pas à défendre sa tribu. La déchéance vécue par l’ensemble du groupe en quelques saisons de télévision (donc à peine quelques années dans la chronologie) témoigne bien de la vitesse à laquelle l’humanité perdrait ses repères. Et ne soyons pas naïfs : nous ferions la même chose dans leur situation. On n’a qu’à penser au grand verglas de 1998 au Québec. Après quelques jours, des mécréants volaient les génératrices chez les gens, on se battait pour avoir de l’essence et de l’argent aux guichets automatiques, les allées des épiceries étaient vides. Imaginez cette crise à l’échelle mondiale...
Alors en terminant, quand des hommes armés se présenteront à votre porte pour piller vos réserves et s’en prendre à votre famille, à quoi serviront vos excellentes capacités de négociation et vos billets de banque? Car, à ce moment, nous ne serons plus en 2015, nous aurons basculé dans le prochain âge des ténèbres.
P.-S. : Merci à Valérie Harvey, auteure et étudiante au doctorat en sociologie, pour son analyse du phénomène et ses explications très éclairantes.
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/pro...
http://www.jeuneafrique.com/155899/so...
http://www.slate.fr/monde/86073/congo...
http://www.20minutes.fr/monde/1508743...
http://archives.radio-canada.ca/envir...
Vous êtes un homme. Vous obtenez un certain succès dans le monde actuel, êtes un employeur ferme mais compréhensif, avez une famille avec deux enfants, une voiture de l’année et une jolie maison. Vous êtes absolument pour l’égalité des femmes, détestez la violence et les armes à feu, restez poli et civilisé en toute occasion, n’avez jamais commis de délit majeur ni purgé de peine de prison.
Voilà une image qui correspond à une très large majorité des hommes de notre époque.
Mais imaginez qu’une nuit l’électricité s’éteint. Complètement. Partout.
Vous vous levez un matin de fin de semaine et croyez à une panne. Une simple panne. Vous consultez votre téléphone cellulaire et la pile semble morte. Eh bien... Vous étiez pourtant certain de l’avoir chargée la veille. Aucun des appareils électroniques de la maison ne fonctionne, pas même ceux qui contenaient des piles. Les enfants râlent et disent qu’ils s’ennuient et n’ont rien à faire. Vous songez que ce sera drôle de vivre totalement débranchés durant un instant. La famille s’installe devant un jeu de société. Le soir, vous regardez par la fenêtre. L’électricité n’est pas encore revenue. Vous n’avez aucune idée du moment où la situation rentrera dans l’ordre, car vous n’avez toujours pas eu de communication avec l’extérieur. Si seulement vous aviez gardé votre transistor; mais celui-ci n’aurait peut-être pas fonctionné non plus.
Le lendemain, vous vous levez. Toujours rien. La voiture ne démarre pas. Vous commencez à vous inquiéter pour les aliments dans votre frigo : combien de temps peuvent-ils demeurer frais à cette température? Un jour plus tard, votre voisin vient vous demander quelques réserves de nourriture. Vous partagez puisque de toute façon ce qui est dans le frigo se gâte peu à peu. Vous décidez de vous rendre à pied à l’épicerie. Les caisses ne fonctionnent pas. Quelques employés en vue. Le propriétaire accepte l’argent comptant pour les denrées qui se font de plus en plus rares. Aucune livraison n’a été effectuée depuis le début de la panne. Quelques jours plus tard, le robinet ne coule plus. De plus en plus nerveux, vous vous dites que pourrez boire l’eau gazeuse et les jus que vous avez en réserve. Pour le reste, il y a la rivière pas très loin. Le voisin continue son porte-à-porte, mais, cette fois, vous devez le repousser malgré ses lamentations. Dans l’état actuel des choses et puisque vous avez vous-même une famille à faire vivre, vous vous excusez et refermez la porte. Vous ne pouvez plus vous permettre de céder quoi que ce soit et vous êtes déterminé à protéger votre famille.
Deux semaines plus tard, vous êtes presque au bout de vos réserves. La famille a terminé le dernier sachet de soupe de poulet la veille, et tout le monde a faim. Votre femme et vous devrez trouver des moyens de vous procurer de la nourriture. Puis un groupe d’hommes se présente dans votre rue. Eux aussi ont faim. Et des familles à nourrir. Ou peut-être pas. Ils possèdent des fusils. Aucune autorité n’est là pour vous défendre. Vous tentez de vous barricader dans la maison. Peine perdue, ils enfoncent la porte.
Qu’arrive-t-il alors?
On peut imaginer que, si vous protestez, ils ne se gêneront pas pour vous battre... Si vous êtes chanceux, ils ne prendront que ce dont ils ont besoin et vous laisseront tranquille ensuite. Ils vous donneront peut-être aussi l’occasion de fuir. Dans le pire des cas, ils vous tueront.
C’est de cette façon que vous passez d’un homme qui navigue admirablement bien dans la société à un individu mal outillé pour affronter cette nouvelle réalité.
On m’a reproché à quelques reprises de dépeindre les hommes comme des êtres brutaux, souvent monstrueux et dénués d’empathie dans les pages d’Amblystome. Mais puisque je tenais à construire un univers crédible, il était difficile de les montrer tels qu’ils sont actuellement.
Après un Événement qui dévasterait la Terre, les survivants ne seraient pas ceux qui sont doux et gentils, mais ceux qui sont assoiffés de pouvoir, qui détiennent des armes et qui n’ont pas peur de s’en servir. La loi du plus fort régnerait. Cette idée est bel et bien révoltante, pourtant les livres d’histoire nous indiquent que les peuples de conquérants – que ce soit les Vikings, les Huns, les Romains... – avaient ce genre de mentalité. Plus près de nous, dans l’actualité, de tels groupes d’individus barbares et sans scrupules parviennent à assujettir des communautés, sinon des pays entiers. On n’a qu’à penser à l’État islamique ou à Boko Haram, par exemple. Ils pillent, ils tuent, ils violent et exploitent... Tout ça en 2015. Pas au Moyen Âge, mais bien au moment où vous lisez ces lignes.
Cent ans après l’Événement, les hommes d’Amblystome sont les descendants de ces survivants-conquérants. Puisqu’il n’y a aucune structure sociale – ou si peu –, la majorité n’a pas appris ce qui était bien ou mal, acceptable ou répréhensible. L’idée de ce qui est légal ou pas est depuis longtemps révolue. La survie et la domination des ennemis importent plus.
Pour ce qui est de la violence sexuelle, nous aurons beau vouloir nous en cacher, elle existe aujourd’hui et elle existera assurément plus tard. Selon des statistiques récentes, au Québec, une femme sur trois aurait été victime d’au moins une agression sexuelle dans sa vie. Difficile de croire de tels chiffres dans un pays civilisé où ce genre de crime est puni et passible d’une peine de prison. En Inde, le nombre d’agressions sexuelles a bondi du tiers en 2014 seulement. Au Congo, là où la guerre sévit depuis des années et qu’une infime minorité de ces crimes se retrouvent devant les tribunaux, 65% des femmes se disent victimes de violence sexuelle venant de leur partenaire, ce qui n’inclut même pas les victimes des soldats rebelles. Alors quel serait le portrait dans une société sans lois ni sanctions?
La réflexion contenue dans l’univers d’Amblystome n’est nullement véhiculée par la misandrie. De plus, le but n’était certainement pas de dénigrer les hommes ni de les montrer sous un mauvais jour, mais plutôt d’imaginer quels genres d’individus domineraient une société aussi démunie et vulnérable. D’ailleurs, certains personnages masculins tirent très bien leur épingle du jeu sans user de violence envers les femmes : on n’a qu’à penser à Kerwick, Élias, Sauren ou Sun Rhamos. Sans doute que, à l’intérieur et à l’extérieur des murs, plusieurs mènent des vies plus paisibles avec leurs familles. Pourtant, ce n’est pas à ces types de personnages que je souhaitais m’intéresser. Je désirais montrer ce qui se déroulait dans les hautes sphères, chez les dominants. D’ailleurs, il est plutôt réducteur de croire que les femmes d’Amblystome sont de simples victimes, sans taches ni reproches; Flora a tué un garde qui ne lui avait rien fait pour le laisser mourir au fond d’une ruelle, Yzev a une personnalité assez horrible et Ellin, la mère de Roz, est un modèle d’égoïsme pur.
En outre, dans la culture actuelle, plusieurs se penchent sur l’effet de la peur et du besoin de survivre dans des contextes post-Apocalypse. On peut citer le personnage de Rick Grimes dans The Walking Dead, qui est passé de shérif respectable et pacifique à tueur de sang-froid qui n’hésite pas à défendre sa tribu. La déchéance vécue par l’ensemble du groupe en quelques saisons de télévision (donc à peine quelques années dans la chronologie) témoigne bien de la vitesse à laquelle l’humanité perdrait ses repères. Et ne soyons pas naïfs : nous ferions la même chose dans leur situation. On n’a qu’à penser au grand verglas de 1998 au Québec. Après quelques jours, des mécréants volaient les génératrices chez les gens, on se battait pour avoir de l’essence et de l’argent aux guichets automatiques, les allées des épiceries étaient vides. Imaginez cette crise à l’échelle mondiale...
Alors en terminant, quand des hommes armés se présenteront à votre porte pour piller vos réserves et s’en prendre à votre famille, à quoi serviront vos excellentes capacités de négociation et vos billets de banque? Car, à ce moment, nous ne serons plus en 2015, nous aurons basculé dans le prochain âge des ténèbres.
P.-S. : Merci à Valérie Harvey, auteure et étudiante au doctorat en sociologie, pour son analyse du phénomène et ses explications très éclairantes.
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/pro...
http://www.jeuneafrique.com/155899/so...
http://www.slate.fr/monde/86073/congo...
http://www.20minutes.fr/monde/1508743...
http://archives.radio-canada.ca/envir...
Published on October 13, 2015 08:23
August 24, 2015
Dis-moi qui tu lis, je te dirai qui tu es...
Pourquoi écrire sous un pseudonyme?
Surprenant, n’est-ce pas, à une époque où il n’a jamais été si important de prendre sa place dans le monde et de s’afficher?
Car aujourd’hui, même porter un t-shirt devient un véritable statement. La marque détermine notre style et notre classe sociale, le message qui y est imprimé indique notre devise. Et il en va de la même façon pour les livres que nous lisons. En apercevant le nom de l’auteur sur la couverture du roman que lit quelqu’un, nous croyons savoir exactement à qui nous avons affaire : Diana Gabaldon, une indécrottable romantique; Stephen King, un amateur de sensations fortes qui cherche une valeur sûre; Marcel Proust, un grand intellectuel, etc.
Je pense, donc je lis (insérez le nom de votre auteur de prédilection ici).
Bien entendu, ce ne sont que des préjugés. Et pourtant, ceux-ci ont la vie dure. Une amie me racontait justement s’être fait recommander de lire Réjean Ducharme, qu’elle connaissait peu. Lorsqu’un collègue de travail a aperçu son bouquin, il lui a lancé : «Tu veux avoir l’air intelligente en allant lire au café du coin?» J’avoue que moi-même, en apercevant une mère qui attend ses enfants au parc en lisant Fifty Shades of Grey, j’ai déjà sourcillé en me demandant si elle fantasmait sur Christian Grey ou sur le passage des boules chinoises... Que nous le voulions ou non, les clichés perdurent.
L’auteur canadien et enseignant David Gilmour a récemment admis que la littérature féminine ne l’intéressait pas et qu’il en lisait très peu. Venant d’un professeur de lettres, cela a bien sûr soulevé un grand tollé. Mais la première question qui m’est venue à l’esprit est : Pourquoi une telle réticence? Si on changeait le nom sur la couverture, serait-il du même avis? Le genre transparaît-il à ce point à travers l’écriture? Je demeure plutôt sceptique... Il se défend d’être misogyne, pourtant, se priver du point de vue de cinquante pourcent de la population me paraît découler de la fermeture d’esprit.
De mon côté, en choisissant de publier de façon anonyme, je voulais me dispenser – de même que mes lecteurs – des préjugés, des idées préconçues. Je voulais qu’on se concentre sur le texte au lieu de s’attarder à la personne derrière. Quand j’enfilais les romans de science-fiction les uns après les autres à l’adolescence, tout ce que je savais de l’auteur, c’était ce que m’en disaient une minuscule photo et une biographie de vingt-cinq mots au dos du bouquin. Sans Internet (je trahis mon âge ici) pour m’informer sur lui, pour le connaître, pour apprendre le nom de son chien et la marque de céréales qu’il préférait manger le matin. Un texte sublime qui me faisait rêver, je croyais que c’était suffisant.
Eh non.
Je me suis fait prendre à mon propre jeu. Le pseudonyme a créé un buzz au début, parce que le public attendait qu’un auteur d’une grande notoriété se révèle bien vite. Comme J.K. Rowlings se cachait derrière Robert Galbraith... Sans nom, le texte perdait de sa valeur. Aujourd’hui, il est essentiel de connaître l’identité de l’auteur des livres qu’on lit, pour se définir.
Quelques personnes qui me connaissent ont aperçu mes livres dans les librairies − ils ne savaient pas qu’ils étaient de moi. Ils ne les ont pas achetés parce qu’ils «ne savaient pas c’était qui l’auteur». Ils ont plutôt porté leur choix sur Veronica Roth ou Justin Cronin, parce que c’était des traductions et donc des valeurs sûres.
Ainsi, il importe beaucoup que je sois un homme d’affaires aguerri, une mère, un handicapé, un vieillard ou une personne de couleur. Le texte, aux yeux du public, n’aura pas la même valeur. Si je suis un homme blanc dans la fleur de l’âge détenteur d’un diplôme universitaire, l’intérêt sera grand. Si je suis une femme au foyer, on le qualifiera de naïf et de pauvre au niveau scientifique. Si j’entre dans le troisième âge, je serai dépassé et cliché. Si je suis jeune, on me reprochera mon manque d’expérience.
Alors, qui devrais-je être? Je ne peux pas changer qui je suis dans la réalité, mais puisque mon identité réelle semble si importante… dois-je saborder M.V. Fontaine?
À suivre.
«Si vous lisez que ce que tout le monde lit,
vous ne pouvez penser que ce que
tout le monde pense.»
Haruki Murakami
http://www.lapresse.ca/arts/livres/20...
http://www.cbc.ca/news/canada/toronto...
Surprenant, n’est-ce pas, à une époque où il n’a jamais été si important de prendre sa place dans le monde et de s’afficher?
Car aujourd’hui, même porter un t-shirt devient un véritable statement. La marque détermine notre style et notre classe sociale, le message qui y est imprimé indique notre devise. Et il en va de la même façon pour les livres que nous lisons. En apercevant le nom de l’auteur sur la couverture du roman que lit quelqu’un, nous croyons savoir exactement à qui nous avons affaire : Diana Gabaldon, une indécrottable romantique; Stephen King, un amateur de sensations fortes qui cherche une valeur sûre; Marcel Proust, un grand intellectuel, etc.
Je pense, donc je lis (insérez le nom de votre auteur de prédilection ici).
Bien entendu, ce ne sont que des préjugés. Et pourtant, ceux-ci ont la vie dure. Une amie me racontait justement s’être fait recommander de lire Réjean Ducharme, qu’elle connaissait peu. Lorsqu’un collègue de travail a aperçu son bouquin, il lui a lancé : «Tu veux avoir l’air intelligente en allant lire au café du coin?» J’avoue que moi-même, en apercevant une mère qui attend ses enfants au parc en lisant Fifty Shades of Grey, j’ai déjà sourcillé en me demandant si elle fantasmait sur Christian Grey ou sur le passage des boules chinoises... Que nous le voulions ou non, les clichés perdurent.
L’auteur canadien et enseignant David Gilmour a récemment admis que la littérature féminine ne l’intéressait pas et qu’il en lisait très peu. Venant d’un professeur de lettres, cela a bien sûr soulevé un grand tollé. Mais la première question qui m’est venue à l’esprit est : Pourquoi une telle réticence? Si on changeait le nom sur la couverture, serait-il du même avis? Le genre transparaît-il à ce point à travers l’écriture? Je demeure plutôt sceptique... Il se défend d’être misogyne, pourtant, se priver du point de vue de cinquante pourcent de la population me paraît découler de la fermeture d’esprit.
De mon côté, en choisissant de publier de façon anonyme, je voulais me dispenser – de même que mes lecteurs – des préjugés, des idées préconçues. Je voulais qu’on se concentre sur le texte au lieu de s’attarder à la personne derrière. Quand j’enfilais les romans de science-fiction les uns après les autres à l’adolescence, tout ce que je savais de l’auteur, c’était ce que m’en disaient une minuscule photo et une biographie de vingt-cinq mots au dos du bouquin. Sans Internet (je trahis mon âge ici) pour m’informer sur lui, pour le connaître, pour apprendre le nom de son chien et la marque de céréales qu’il préférait manger le matin. Un texte sublime qui me faisait rêver, je croyais que c’était suffisant.
Eh non.
Je me suis fait prendre à mon propre jeu. Le pseudonyme a créé un buzz au début, parce que le public attendait qu’un auteur d’une grande notoriété se révèle bien vite. Comme J.K. Rowlings se cachait derrière Robert Galbraith... Sans nom, le texte perdait de sa valeur. Aujourd’hui, il est essentiel de connaître l’identité de l’auteur des livres qu’on lit, pour se définir.
Quelques personnes qui me connaissent ont aperçu mes livres dans les librairies − ils ne savaient pas qu’ils étaient de moi. Ils ne les ont pas achetés parce qu’ils «ne savaient pas c’était qui l’auteur». Ils ont plutôt porté leur choix sur Veronica Roth ou Justin Cronin, parce que c’était des traductions et donc des valeurs sûres.
Ainsi, il importe beaucoup que je sois un homme d’affaires aguerri, une mère, un handicapé, un vieillard ou une personne de couleur. Le texte, aux yeux du public, n’aura pas la même valeur. Si je suis un homme blanc dans la fleur de l’âge détenteur d’un diplôme universitaire, l’intérêt sera grand. Si je suis une femme au foyer, on le qualifiera de naïf et de pauvre au niveau scientifique. Si j’entre dans le troisième âge, je serai dépassé et cliché. Si je suis jeune, on me reprochera mon manque d’expérience.
Alors, qui devrais-je être? Je ne peux pas changer qui je suis dans la réalité, mais puisque mon identité réelle semble si importante… dois-je saborder M.V. Fontaine?
À suivre.
«Si vous lisez que ce que tout le monde lit,
vous ne pouvez penser que ce que
tout le monde pense.»
Haruki Murakami
http://www.lapresse.ca/arts/livres/20...
http://www.cbc.ca/news/canada/toronto...
Published on August 24, 2015 13:05
Les origines de la fièvre violette
Sérendipité :Découverte heureuse d’une chose totalement inattendue et d’importance capitale, souvent alors qu’on cherchait autre chose.
Parfois, en écriture, le hasard nous fait des cadeaux qui tombent juste à point et qui règlent un pan de notre histoire sans qu’on s’y attende. C’est une des choses qui me fascinent et que j’aime le plus dans ce métier : la sérendipité.
Quand j’ai introduit la fièvre violette dans Amblystome, je souhaitais présenter une maladie qui ne ressemblait à aucune de celles qui sont connues. Puisque l’environnement y est fort différent du nôtre et qu’une faune et une flore étrangère y ont élu domicile, il me semblait normal que de nouveaux virus y voient le jour.
En discutant avec une médecin spécialisée en santé publique et dont le champ d’expertise se situait justement en épidémiologie, j’ai constaté qu’il existait beaucoup de maladies hémorragiques (nous en avons eu un bel exemple avec l’épidémie d’ebola dernièrement), mais aucune maladie qui causait la coagulation extrême du sang. J’ai alors emprunté cette piste.
Mais encore fallait-il trouver un moyen naturel et accessible de guérir ou de soulager cette affection. J’aurais pu décider d’inventer une plante ou un élément de la néo-flore qui aurait miraculeusement remis tout le monde en santé. Ça me semblait un peu trop facile et peu crédible étant donné les réactions violentes que cause la consommation de viande de néo-animaux chez une grande partie des humains.
J’ai laissé mijoter ces questions un moment, me disant que je mettrais mon remède au point plus tard. Puis, à ce moment, je me suis tapé l’excellente série Apocalypse, qui traite notamment de la Deuxième Guerre mondiale. Après avoir regardé cette série d’émissions, j’ai effectué quelques recherches sur Staline; cet homme m’intéressait en particulier à cause de son profil de dictateur, qui m’a aidé à forger la personnalité d’Uthmer. J’ai découvert que selon certaines théories, il aurait été empoisonné à la warfarine ou, en termes plus familiers, à la mort aux rats. Or, cette substance de la famille de la coumarine est un puissant anticoagulant qui finit par tuer les rongeurs, qui meurent alors d’hémorragie. J’ai donc poussé mes recherches pour savoir d’où venait ce poison.
Au début des années 1920, une étrange maladie – encore jamais vue – s’est développée chez des bovins du nord des États-Unis et du Canada. Les animaux mouraient d’hémorragie à la suite d’opérations mineures, de minuscules blessures ou encore sans raison. Un vétérinaire canadien, Frank Schofield, a découvert en 1921 que du mélilot avait fermenté dans le foin servi aux bêtes et que la maladie avait de fortes chances de provenir de là. Comme Sauren Uthmer avec ses expériences sur différents animaux, le vétérinaire avait commencé son étude en donnant à certains lapins des plants de mélilot sain – qui n’ont eu aucun effet secondaire –, et des plants corrompus à d’autres – qui sont tous morts d’hémorragie.
Les chercheurs de l’époque ont mis plusieurs années à isoler l’agent anticoagulant qui sera plus tard nommé dicoumarol, dont on fabriquera plusieurs dérivés par la suite. Aujourd’hui, ceux-ci sont toujours utilisés pour empoisonner la vermine, mais aussi pour soigner différentes maladies en clarifiant le sang.
Et moi, grâce à cette découverte, j’ai pu créer un remède réaliste et potentiel pour traiter la fièvre violette. N’est-ce pas beau, le hasard?
Série Apocalypse :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalyp...
http://apocalypse.france2.fr/
Staline :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_S...
La warfarine (article plus complet en anglais) :
http://en.wikipedia.org/wiki/Warfarin
Le mélilot :
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9l...
Empoisonnement au mélilot :
http://www.cbif.gc.ca/fra/banque-d-es...
http://www.jbc.org/content/280/8/e5 (article en anglais)
Parfois, en écriture, le hasard nous fait des cadeaux qui tombent juste à point et qui règlent un pan de notre histoire sans qu’on s’y attende. C’est une des choses qui me fascinent et que j’aime le plus dans ce métier : la sérendipité.
Quand j’ai introduit la fièvre violette dans Amblystome, je souhaitais présenter une maladie qui ne ressemblait à aucune de celles qui sont connues. Puisque l’environnement y est fort différent du nôtre et qu’une faune et une flore étrangère y ont élu domicile, il me semblait normal que de nouveaux virus y voient le jour.
En discutant avec une médecin spécialisée en santé publique et dont le champ d’expertise se situait justement en épidémiologie, j’ai constaté qu’il existait beaucoup de maladies hémorragiques (nous en avons eu un bel exemple avec l’épidémie d’ebola dernièrement), mais aucune maladie qui causait la coagulation extrême du sang. J’ai alors emprunté cette piste.
Mais encore fallait-il trouver un moyen naturel et accessible de guérir ou de soulager cette affection. J’aurais pu décider d’inventer une plante ou un élément de la néo-flore qui aurait miraculeusement remis tout le monde en santé. Ça me semblait un peu trop facile et peu crédible étant donné les réactions violentes que cause la consommation de viande de néo-animaux chez une grande partie des humains.
J’ai laissé mijoter ces questions un moment, me disant que je mettrais mon remède au point plus tard. Puis, à ce moment, je me suis tapé l’excellente série Apocalypse, qui traite notamment de la Deuxième Guerre mondiale. Après avoir regardé cette série d’émissions, j’ai effectué quelques recherches sur Staline; cet homme m’intéressait en particulier à cause de son profil de dictateur, qui m’a aidé à forger la personnalité d’Uthmer. J’ai découvert que selon certaines théories, il aurait été empoisonné à la warfarine ou, en termes plus familiers, à la mort aux rats. Or, cette substance de la famille de la coumarine est un puissant anticoagulant qui finit par tuer les rongeurs, qui meurent alors d’hémorragie. J’ai donc poussé mes recherches pour savoir d’où venait ce poison.
Au début des années 1920, une étrange maladie – encore jamais vue – s’est développée chez des bovins du nord des États-Unis et du Canada. Les animaux mouraient d’hémorragie à la suite d’opérations mineures, de minuscules blessures ou encore sans raison. Un vétérinaire canadien, Frank Schofield, a découvert en 1921 que du mélilot avait fermenté dans le foin servi aux bêtes et que la maladie avait de fortes chances de provenir de là. Comme Sauren Uthmer avec ses expériences sur différents animaux, le vétérinaire avait commencé son étude en donnant à certains lapins des plants de mélilot sain – qui n’ont eu aucun effet secondaire –, et des plants corrompus à d’autres – qui sont tous morts d’hémorragie.
Les chercheurs de l’époque ont mis plusieurs années à isoler l’agent anticoagulant qui sera plus tard nommé dicoumarol, dont on fabriquera plusieurs dérivés par la suite. Aujourd’hui, ceux-ci sont toujours utilisés pour empoisonner la vermine, mais aussi pour soigner différentes maladies en clarifiant le sang.
Et moi, grâce à cette découverte, j’ai pu créer un remède réaliste et potentiel pour traiter la fièvre violette. N’est-ce pas beau, le hasard?
Série Apocalypse :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apocalyp...
http://apocalypse.france2.fr/
Staline :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_S...
La warfarine (article plus complet en anglais) :
http://en.wikipedia.org/wiki/Warfarin
Le mélilot :
http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9l...
Empoisonnement au mélilot :
http://www.cbif.gc.ca/fra/banque-d-es...
http://www.jbc.org/content/280/8/e5 (article en anglais)
Published on August 24, 2015 13:04
August 18, 2015
Le champ de glace Columbia
Quand j’ai su que la fonte de la majorité des glaciers sur Terre avait atteint un point de non-retour, cela m’a fait imaginer qu’il pouvait s’y cacher quelque chose (voir Billet no 1). Idée farfelue, mais pourquoi pas? La race humaine a deux millions d’années et la civilisation remonte à environ onze mille ans aux dernières nouvelles (comme en témoigne la découverte du temple de Gobekli Tepe en Turquie). Que s’est-il passé entre-temps?
D’ailleurs, comme le relatait un article récemment, le champ de glace Columbia est appelé à disparaître. Avec une perte annuelle de plus ou moins cinq mètres, le glacier le plus visité en Amérique du Nord est un témoin important des changements climatiques qui s’opèrent. À ce rythme, le paysage des Rocheuses pourrait changer drastiquement durant le prochain siècle.
Ce type de disparition n’aura sans doute pas des répercussions aussi radicales que dans le roman; cependant, il y aura assurément des conséquences importantes à long terme comme, par exemple : la hausse du niveau des mers, l’augmentation des inondations, des sécheresses, des phénomènes climatiques extrêmes, etc.
Dans le prologue d’Amblystome, il est facile de juger que les personnages qui s’engagent dans l’inconnu en allant explorer la voûte sont irresponsables; mais nous, quel chemin empruntons-nous et qu’y découvrirons-nous au bout du compte?
Pour en savoir plus sur le temple de Gobekli Tepe en Turquie (article en anglais) :
http://www.smithsonianmag.com/history...
Sur la fonte des glaciers au Canada :
http://www.lapresse.ca/environnement/...
http://ici.radio-canada.ca/regions/co...
Sur le champ de glace Columbia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_de...
http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/ab/jasp...
D’ailleurs, comme le relatait un article récemment, le champ de glace Columbia est appelé à disparaître. Avec une perte annuelle de plus ou moins cinq mètres, le glacier le plus visité en Amérique du Nord est un témoin important des changements climatiques qui s’opèrent. À ce rythme, le paysage des Rocheuses pourrait changer drastiquement durant le prochain siècle.
Ce type de disparition n’aura sans doute pas des répercussions aussi radicales que dans le roman; cependant, il y aura assurément des conséquences importantes à long terme comme, par exemple : la hausse du niveau des mers, l’augmentation des inondations, des sécheresses, des phénomènes climatiques extrêmes, etc.
Dans le prologue d’Amblystome, il est facile de juger que les personnages qui s’engagent dans l’inconnu en allant explorer la voûte sont irresponsables; mais nous, quel chemin empruntons-nous et qu’y découvrirons-nous au bout du compte?
Pour en savoir plus sur le temple de Gobekli Tepe en Turquie (article en anglais) :
http://www.smithsonianmag.com/history...
Sur la fonte des glaciers au Canada :
http://www.lapresse.ca/environnement/...
http://ici.radio-canada.ca/regions/co...
Sur le champ de glace Columbia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_de...
http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/ab/jasp...
Published on August 18, 2015 08:00
L’antre de Roz
Je m’en confesse, je porte un amour incommensurable au domaine des arts visuels. Et dans un monde de survie où presque tout a été perdu, il me semblait normal que mes personnages continuent à apprécier la beauté des œuvres. Celles-ci constituent pour eux une sorte d’exutoire de leur grisaille quotidienne de même qu’une mémoire du passé, un indice de ce que le monde a déjà été. Même aujourd’hui, en observant certains tableaux des époques précédentes, nous constatons que les paysages se sont métamorphosés.
J’ai donc inclus dans l’antre de Roz des œuvres importantes que j’affectionne particulièrement. Échelonnées sur plusieurs périodes, on peut les admirer dans des musées du nord-est de l’Amérique (je ne voulais pas me retrouver avec le syndrome du film Titanic qui a fait couler, entre autres, Les Demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso alors que cette toile n’a jamais effectué le voyage et qu’elle est aujourd’hui exposée intacte au MOMA de New York...).
Enfin, les résultats de mes recherches sont tous à peu près exacts à une exception près : je n’ai jamais été capable de repérer la Pandore de John William Waterhouse, qui fait partie d’une collection privée. Ainsi, j’ignore si elle se trouve en Amérique, mais disons que, pour le but de l’histoire, j’ai décidé qu’elle y était.
Si vous désirez connaître ces œuvres, les voici :
William, hippopotame de faïence bleu, daté de la première moitié de la 12e dynastie égyptienne (1961–1878 av. J.-C.), 20 x 11 cm, Metropolitan Museum of Art à New York.
http://www.metmuseum.org/collections/...
Le Penseur, de François Auguste René Rodin, étude de l’œuvre, 1880–1882, bronze ou plâtre.
Les études sont de dimension variable, plus petites que la version originale fondue entre 1902 et 1909 à la Fonte Alexis Rudier à Paris. Ces nombreuses études sont disséminées à travers le monde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Penseur
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Petite danseuse de 14 ans, d’Edgar Degas, 1880, bronze, bois coton et satin, 98 x 44 x 37 cm, Metropolitan Museum of Art à New York.
http://www.metmuseum.org/Collections/...
Parure des champs, de William Adolphe Bouguereau, 1884, huile sur toile, 163 x 90 cm, Musée des Beaux-Arts de Montréal.
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Pandore, de John William Waterhouse, 1896, huile sur toile, 91 x 152 cm, collection privée.
http://commons.wikimedia.org/wiki/Fil...
Portrait de l’avocat Hugo Simons, de Otto Dix, 1925, détrempe et huile sur bois, 100 x 70 cm, Musée des Beaux-Arts de Montréal.
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Drowning Girl, de Roy Lichtenstein, 1963, huile et peinture de polymère synthétique sur canevas, 172 x 170 cm, Museum of Modern Art à New York.
http://www.moma.org/collection/object...
Le Groupe des Sept.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d...
J’ai donc inclus dans l’antre de Roz des œuvres importantes que j’affectionne particulièrement. Échelonnées sur plusieurs périodes, on peut les admirer dans des musées du nord-est de l’Amérique (je ne voulais pas me retrouver avec le syndrome du film Titanic qui a fait couler, entre autres, Les Demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso alors que cette toile n’a jamais effectué le voyage et qu’elle est aujourd’hui exposée intacte au MOMA de New York...).
Enfin, les résultats de mes recherches sont tous à peu près exacts à une exception près : je n’ai jamais été capable de repérer la Pandore de John William Waterhouse, qui fait partie d’une collection privée. Ainsi, j’ignore si elle se trouve en Amérique, mais disons que, pour le but de l’histoire, j’ai décidé qu’elle y était.
Si vous désirez connaître ces œuvres, les voici :
William, hippopotame de faïence bleu, daté de la première moitié de la 12e dynastie égyptienne (1961–1878 av. J.-C.), 20 x 11 cm, Metropolitan Museum of Art à New York.
http://www.metmuseum.org/collections/...
Le Penseur, de François Auguste René Rodin, étude de l’œuvre, 1880–1882, bronze ou plâtre.
Les études sont de dimension variable, plus petites que la version originale fondue entre 1902 et 1909 à la Fonte Alexis Rudier à Paris. Ces nombreuses études sont disséminées à travers le monde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Penseur
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Petite danseuse de 14 ans, d’Edgar Degas, 1880, bronze, bois coton et satin, 98 x 44 x 37 cm, Metropolitan Museum of Art à New York.
http://www.metmuseum.org/Collections/...
Parure des champs, de William Adolphe Bouguereau, 1884, huile sur toile, 163 x 90 cm, Musée des Beaux-Arts de Montréal.
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Pandore, de John William Waterhouse, 1896, huile sur toile, 91 x 152 cm, collection privée.
http://commons.wikimedia.org/wiki/Fil...
Portrait de l’avocat Hugo Simons, de Otto Dix, 1925, détrempe et huile sur bois, 100 x 70 cm, Musée des Beaux-Arts de Montréal.
https://www.mbam.qc.ca/collections/?t...
Drowning Girl, de Roy Lichtenstein, 1963, huile et peinture de polymère synthétique sur canevas, 172 x 170 cm, Museum of Modern Art à New York.
http://www.moma.org/collection/object...
Le Groupe des Sept.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_d...
Published on August 18, 2015 07:59
La fin de la documentation écrite
Puisque l’histoire d’Amblystome débutait dans un avenir rapproché pour ensuite se catapulter une centaine d’années plus tard, il fallait tenir compte de certains changements imminents dans notre société. Le plus pertinent, selon moi, était celui de la disparition de la documentation écrite parce qu’elle aurait un impact indéniable dans un monde sans électricité.
En Occident, on prévoit que ce virage s’amorcera dès 2017 avec le début de la fin des journaux papier. On avait aussi prévu la fin des chèques pour l’an 2018 en Grande-Bretagne, mais devant le tollé général, on a repoussé l’échéance de quelques années. La popularité croissante des liseuses ou autres supports de lecture enclenche déjà cette transition. D’ailleurs, de quoi auront l’air nos bibliothèques dans le futur? Existeront-elles encore ou la documentation ne sera-t-elle disponible que par le Web?
En soi, cette conversion n’est pas catastrophique; ce n’est que l’évolution logique de notre technologie. Mais cela soulève une question essentielle : notre technologie est-elle infaillible? À chaque tempête solaire, nous craignons que la réponse s’avère négative et que les conséquences soient majeures. Et si vous avez vécu au cœur de la tempête de verglas de 1998, vous comprenez ce dont je parle...
De plus, qui utilise encore des cartes de papier au lieu des GPS? Le problème, c’est qu’en cas de panne sèche ou de piles faibles, ces appareils ne sont d’aucun secours au milieu de nulle part... Et les centres de cartographie dans le monde ne gardent presque plus de versions papier des plans géographiques.
Ces questions ne constituent absolument pas une position contre ces changements; par contre, il demeure nécessaire de continuer à s’interroger et... de peut-être prévoir le pire.
Pour en savoir plus sur la disparition annoncée des journaux papier :
http://www.slate.fr/lien/47863/mort-j...
http://futureexploration.net/Newspape... (article en anglais)
Sur la disparition annoncée des chèques (article en anglais) :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/8...
En Occident, on prévoit que ce virage s’amorcera dès 2017 avec le début de la fin des journaux papier. On avait aussi prévu la fin des chèques pour l’an 2018 en Grande-Bretagne, mais devant le tollé général, on a repoussé l’échéance de quelques années. La popularité croissante des liseuses ou autres supports de lecture enclenche déjà cette transition. D’ailleurs, de quoi auront l’air nos bibliothèques dans le futur? Existeront-elles encore ou la documentation ne sera-t-elle disponible que par le Web?
En soi, cette conversion n’est pas catastrophique; ce n’est que l’évolution logique de notre technologie. Mais cela soulève une question essentielle : notre technologie est-elle infaillible? À chaque tempête solaire, nous craignons que la réponse s’avère négative et que les conséquences soient majeures. Et si vous avez vécu au cœur de la tempête de verglas de 1998, vous comprenez ce dont je parle...
De plus, qui utilise encore des cartes de papier au lieu des GPS? Le problème, c’est qu’en cas de panne sèche ou de piles faibles, ces appareils ne sont d’aucun secours au milieu de nulle part... Et les centres de cartographie dans le monde ne gardent presque plus de versions papier des plans géographiques.
Ces questions ne constituent absolument pas une position contre ces changements; par contre, il demeure nécessaire de continuer à s’interroger et... de peut-être prévoir le pire.
Pour en savoir plus sur la disparition annoncée des journaux papier :
http://www.slate.fr/lien/47863/mort-j...
http://futureexploration.net/Newspape... (article en anglais)
Sur la disparition annoncée des chèques (article en anglais) :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/8...
Published on August 18, 2015 07:56
La première inspiration
Il est toujours difficile de déterminer précisément ce qui génère l’idée de départ d’un roman ou d’une série. Dans le cas d’Amblystome, il s’agit surtout d’un amalgame d’éléments glanés au fil de mon parcours de vie, que ce soit dans des carnets écrits à l’adolescence, des images enregistrées dans mon subconscient, des souvenirs de voyages à l’étranger ou des articles de journaux marquants.
L’un d’eux, paru il y a plusieurs années, est à l’origine de la prémisse de l’histoire; le texte relatait la possibilité que des montagnes en Europe de l’Est abritent d’anciennes pyramides. À l’époque, il s’agissait d’une nouvelle insolite accueillie avec beaucoup de scepticisme par la communauté scientifique. Mais puisque ce monde ne cesse de nous surprendre, cette découverte a aussitôt enflammé mon imagination : et si des structures historiques se cachaient à notre insu dans des endroits isolés?
Une nouvelle trouvaille allait plus tard corroborer cette idée; des images prises par satellite indiqueraient que des temples égyptiens seraient logés sous le désert du Sahara. Cela met aussi en lumière une des technologies utilisées par les personnages pour repérer la fameuse voûte au début du tome 1 : la télédétection.
Pour en connaître plus sur les mystérieuses pyramides sous les montagnes en Bosnie (article en anglais) :
http://www.smithsonianmag.com/history...
Et sur les temples égyptiens sous le Sahara détectés grâce à des images satellites (article en anglais) :
http://news.nationalgeographic.com/ne...
L’un d’eux, paru il y a plusieurs années, est à l’origine de la prémisse de l’histoire; le texte relatait la possibilité que des montagnes en Europe de l’Est abritent d’anciennes pyramides. À l’époque, il s’agissait d’une nouvelle insolite accueillie avec beaucoup de scepticisme par la communauté scientifique. Mais puisque ce monde ne cesse de nous surprendre, cette découverte a aussitôt enflammé mon imagination : et si des structures historiques se cachaient à notre insu dans des endroits isolés?
Une nouvelle trouvaille allait plus tard corroborer cette idée; des images prises par satellite indiqueraient que des temples égyptiens seraient logés sous le désert du Sahara. Cela met aussi en lumière une des technologies utilisées par les personnages pour repérer la fameuse voûte au début du tome 1 : la télédétection.
Pour en connaître plus sur les mystérieuses pyramides sous les montagnes en Bosnie (article en anglais) :
http://www.smithsonianmag.com/history...
Et sur les temples égyptiens sous le Sahara détectés grâce à des images satellites (article en anglais) :
http://news.nationalgeographic.com/ne...
Published on August 18, 2015 07:54


