Ghislain Dominé's Blog: Au coin d'une page

Depuis peu, j’ai la chance de faire partie de l’aventure Itinéraire d’un lecteur gâté.
En tant que co-animateur du podcast aux côtés de l’excellent Yann Houry, j’ai le plaisir de vous proposer des éditos et de participer aux interviews de lecteurs et auteurs aussi intéressants les uns que les autres.

À écouter sur Spotify et Apple Music.

Chers lecteurs,

Je souhaiterais tout d'abord vous souhaiter une très belle année 2017 riche en tous points et notamment en expériences littéraires et humaines.

Avec cette nouvelle année qui s'ouvre, je voulais partager avec vous la mise en ligne d'une nouvelle édition de #OFF.
Outre quelques coquilles corrigées ainsi que des bugs graphiques (comme les titres de chapitre qui étaient restés inexplicablement en anglais...), j'ai aussi ajouté deux textes dont un qui devrait rappeler des souvenirs.

La mise en ligne devrait arriver rapidement et la mise à jour sera automatique pour tous ceux qui ont précédemment acheté l'ouvrage.

Au passage, une nouvelle édition des TICE en classe, mode d'emploi est aussi prévue avec deux nouveaux chapitres ainsi que quelques correctifs. Le résultat devrait être disponible avant l'été.

Pour conclure, voici d'ailleurs la nouvelle couverture de #OFF ;)

Le temps est un baume. La lecture est un onguent. Et le recul une douce cure. Quant à Goodreads, c'est sans aucun doute un havre social qui me convient parfaitement, loin des virulences qui polluent l'oiseau bleu.
En somme, il est temps de réinvestir le jardin des mots. Et c'est ici que compte semer les graines nouvelles.

60€ pour une tablette qui présente des capacités supérieures à un iPad 2, c'est juste fou quand on y pense. Étant très branché kindle & Fire depuis un moment, je ne pouvais que me laisser tenter. Et je ne suis pas le seul au regard des délais de livraison particulièrement longs qui s'annoncent pour ceux qui ont commandé leur exemplaire après le lancement.



Je vous propose mes premières remarques après quelques semaines d'usage intensif.



Les +

Au-delà du prix, ce qui m'a fait immédiatement fondre, c'est la présence d'un port micro-SD acceptant des cartes jusqu'à 128 go. Je n'ai jamais pu me payer un iPad avec plus de 32 go d'espace. Et j'ai toujours pesté contre les prix d'Apple en matière de mémoire interne. Amazon jusqu'à présent suivait une voie similaire en promouvant sa solution de cloud. Une véritable bonne surprise. Si les cartes 128 go sont encore un peu onéreuses, j'ai pu acheter une 64 go pour à peine 15€ ! Plus de véritables contraintes donc pour stocker ma bibliothèque de pdf, ePub, vidéos ou mp3. Un vrai bonheur !

Avec un écran dont la résolution est identique à un iPad 2 ou un iPad mini de première génération, la tablette se montre particulièrement véloce. Davantage encore que ma Fire HD 6. J'avais quelques craintes sur cet écran après avoir pris goût aux écrans rétina ou HDX des Fire antérieures. Bonne surprise de ce côté là : de belles couleurs et un très bon angle de vue. Oui, on voit les pixels en collant son nez sur l'écran. Mais c'est franchement du bon boulot de ce côté là.

Depuis quelques mois, Amazon propose une version Underground de son App-Shop. On y trouve une multitude d'applications gratuites avec déblocage des achats in-app. Beaucoup de très bons jeux mais aussi des livres animés ou des apps de productivité. Franchement, rien que pour ce store, l'achat de la Fire est pertinent. Par exemple, les livres animés (notamment la série des histoires de Windy ) ou les applications éducatives Toca font le bonheur de ma petite dernière.

Enfin, quitte à faire un peu geek, il est particulièrement facile d'installer le Google Play sur cette petite tablette dont le système d'exploitation Fire OS 5 est plus que jamais proche d'un Android ASOP. Voici un lien qui explique toute la démarche. Franchement facile surtout par rapport à la génération de Fire HDX.
Au delà des applications qui ne sont disponibles que sur le store de Google, il est bien pratique par exemple de pouvoir installer le clavier "écrite manuscrite" : la Fire devient un véritable bloc-note numérique comme j'aime.
Pour ceux qui ne voudraient pas installer le Google Play, il reste facile d'installer des apk en activant l'installation d'applications tierces dans les réglages de la tablette.



Les -

La gestion de la carte SD mérite encore une mise à jour. Elle semble programmée visiblement. Pour le moment, certaines applications tierces, comme ES Explorer, ne parviennent pas à écrire sur la carte. Cela peut être agaçant. Surtout quand une application Underground comme OfficeSuite 8 devient gratuite et que l'on ne peut sauvegarder que sur la mémoire interne.

La mémoire interne est légère. Il reste véritablement 5 go pour l'usager. Toutefois, la présence d'une carte micro-SD est là pour y palier. Cela marche très bien par exemple pour les applications de l'App-Shop qui pour la plupart - dont les gourmands jeux - ont toutes le bon goût de s'installer sur la carte SD.

Là encore, une mise à jour OTA devrait régler ce problème : la musique achetée sur le store d'Amazon ne peut pas encore aller se loger sur la carte SD. Mais aucun problème pour Spotify (ouf!).

La position du seul haut-parleur est problématique : posée sur une table, le son est immédiatement étouffé. La solution la plus évidente est positionner l'écran contre la table. Il serait aisé de succomber à la protection origami d'Amazon. Mais à 25€... (enfin, étant donné les prix pratiqués par Apple concernant leur smart covers for rich people)

En habitué de l'iPad, on peut trouver les 7-8h d'autonomie un peu légères. Mais bon, à 60€, c'est bien pinailler.

Bilan

Cela fait trois semaines que j'utilise exclusivement cette tablette. Elle ne me quitte pas : pour lire, écrire et dessiner avec mon fidèle stylet Bamboo, écouter de la musique, regarder Netflix, prendre des notes avec mon fidèle éléphant vert, écrire de nombreux mails par jour...
Franchement, quand on y réfléchit quelques minutes, voilà un appareil qui a un véritable pouvoir de démocratisation du numérique ! Je faisais le parallèle en ouverture de ce billet avec l'iPad. Je connais bien cette tablette. Et certains objectent que l'on ne peut pas comparer la tablette d'Apple avec cette nouvelle Fire. Eh bien si ! Car en matière d'usage mais aussi d'accès à la culture mondiale (ce que permet cette tablette !), il n'y a pas photo : pour dix fois moins cher, on a là une machine qui se tient parfaitement. Et dire que certains trouveront encore à dire que l'équipement numérique (pour l'éducation par exemple) coûte un bras...

Finalement, en regardant dans le rétro, mon approche de la technologie a toujours été le dépassement. Accompagné d'une systématique dose de détournement. Peut être peut-on y lire une part geek de ma personnalité. J'y verrai davantage un côté artisan.

Mon premier ordinateur fut un TO7-70. De seconde main bien évidemment. Je me souviens encore parcourir des pages et des pages d'un manuel d'assembleur (sans rien vraiment y comprendre...) pour réaliser des trucs hors normes sur ce dinosaure.
Avec mon second ordinateur, l'Amstrad CPC 464 (généreusement offert par un professeur de maths, merci encore à toi Christophe!), j'ai vécu une plus belle histoire encore. Je me souviens avoir révisé mon brevet à partir de leçons entrées dans un programme en BASIC fait maison.
Avec cet Amstrad je me souviens avoir aussi toujours cherché à dépasser ses limitations. D'autant que tous les copains avaient des machines bien plus puissantes! Et il se trouve que j'ai gardé cet Amstrad pendant au moins sept ans. J'en ai réparé des courroies de lecteur de disquettes 3 pouces!

Toujours fidèle à Amstrad... ainsi qu'au don, j'ai ensuite eu un PC Amstrad 5286. Comme son nom l'indique avec un processeur 80286. Accompagné d'un rutilant mega de ram et de 20 Mo de disque dur. Pendant trois années alors que monde informatique roulait au rythme des premiers Pentium, je tâchais de faire cette machine un espace de création autant que de bricolage. Cet ordinateur en a vu passer des systèmes d'exploitation hihihi.

Puis l'heure du Mac du venue avec, en 1997, ma première machine pommée : un Mac Classic (toujours de seconde main of course, payé avec l'une de mes premières paies de libraire). Je crois que cette machine fut un condensé de tous les embryons d'audace à venir. "Comment faire cela avec une machine si limitée?" Une question récurrente pour des dépassements constants.

Petit bon jusqu'à 2010 avec la sortie de l'iPad.
Les limites de cette machine étaient aussi évidentes que ses forces. Mais je crois qu'une partie de moi adorait les premières. Pour les dépasser. Détourner des apps de leur fonction première et dépasser le camion (aka l'ordinateur de bureau) : voilà deux véritables jeux auxquels je me suis activement prêté durant trois années.

J'écrivais dans mon précédent billet que je n'utilisais presque plus l'iPad. En effet, l'iPad Air a marqué une sorte de rupture. Autant qu'une lassitude. Je passe volontiers sur les pertes de données provoquées par les bugs d'iOS 8 et du iCloud Drive. Le problème de fond est que je n'avais plus grand chose à détourner. Et que le dépassement était devenu inutile. La mue de l'iPad en iPad Pro le confirme : la tablette se transforme progressivement en PC.

Si je m'amuse autant avec la vénérable kindle fire de 2012 ou la Fire HD6, c'est peut-être que je retrouve avec ces machines le goût d'aller avec là où les concepteurs ne l'ont pas imaginé.
Je pense notamment aux fonctions liées à Whispersync. J'ai rapidement trouvé là, quand j'étais encore en classe, un moyen dix mille fois plus élégant et rapide de déployer du contenu que d'utiliser iCloud, iTunes ou tout autre MDM.

Dépasser les limites, c'est aussi faire du "less is more" un mantra quotidien. Détourner les objets technologiques c'est ce les approprier. Les faire siens comme de véritables analogons.

PS : deux billets en deux jours, c'est Noël...

Book Creator, depuis sa première version sur iPad, est mon application préférée. Simple, efficace et tellement magique!
Mais voilà, cela fait un moment que l'iPad n'est plus la tablette que je porte tout le temps dans ma poche (en même temps, même un iPad mini ne rentre pas dans une poche...). Depuis 2013, j'ai d'abord commencé à beaucoup utiliser une Kindle Fire HD.



Puis depuis un an, c'est cette petite chose qui tient dans ma poche, une Fire HD 6 :



Problème, pas de Book Creator sur l'Amazon App-Shop. J'ai bien cherché à poser le problème auprès de Daniel Kemp, développeur de l'application. Mais sa réponse fut systématique : les appareils d'Amazon ne peuvent pas lire de fichiers ePub. Profitons de l'occasion pour faire tomber ce préjugé : Il est tout à fait possible de lire des eBooks au format ePub sur une Fire, et sans bricolage. En effet, en téléchargeant Overdrive vous pourrez lire et des ePubs, et des audiobooks, par exemple.

Bref, revenons donc à Book Creator. Dans un premier temps, j'ai fait quelques essais qui ne furent pas satisfaisants en téléchargeant Book Creator Free (la version gratuite de l'application qui ne permet que de créer qu'un seul livre) disponible sur Google Play ou sur d'autres stores comme One Mobile. En effet, le moindre lancement provoquait un écran noir suivi d'un crash. L'hypothèse la plus évidente était l'incompatibilité avec Android 4.0 qui anime l'OS de la Kindle Fire HD (version de 2012). Mais en tentant la procédure sur une Fire HDX de 2013 (animée par Fire OS 4 reposant sur Android KitKat), même résultat.

J'avoue que je ne voulais pas rooter ma tablette. Non pas que je ne sache pas faire, mais j'avais déjà eu l'occasion de voir que cela brisait la compatibilité avec certaines apps disponibles sur l'App-Shop. Et puis, franchement, ce n'est pas le genre de technique à recommander à l'utilisateur qui n'a pas envie de prendre le risque de transformer sa tablette en .... brique.

J'ai donc expérimenté une autre procédure : sideloader (autrement dit, installer manuellement) Google Play et les Google Play services. Les apk sont disponibles en ligne et il suffit d'autoriser des sources inconnues dans les réglages de la Kindle Fire pour les installer. Et là, boom! Book Creator Free est devenu fonctionnel.
J'avais donc un début d'explication.

Mais voilà, installer ainsi les services Google provoque quelques problèmes avec des applications qui ne savent plus si elles doivent utiliser les services de l'Amazon App-Shop ou ceux de Google qui, de toute manière, ne sont pas fonctionnels en l'état.
Et puis, se limiter à un seul livre... c'est moche.

Troisième étape donc dans mes tests : acheter l'application complète sur Google Play et l'installer. Pour ce faire, j'ai utilisé une Galaxy Tab 4 empruntée à un ami. Aucun problème, l'application fonctionne!
Pour terminer l'expérimentation, j'ai choisi de supprimer les apk Google mentionnés plus haut : Book Creator en version complète fonctionne, mais plus la version Free. Moralité, la version partielle a besoin des services Google pour effectuer l'upgrade en version complète sous forme d'achat in-app. Ce problème ne se pose naturellement pas avec la version complète.

Un dernier truc me chagrinait : les applications téléchargées sur l'Amazon App-Shop profitent d'une icône en très haute résolution (celles que l'on retrouve sur le carrousel de Fire OS). Or, les apk sideloadés ont une icône toute pixelisée. Pour modifier l'icône d'un apk, il existe une application gratuite qui s'appelle APK Icon Editor. Très simple à utiliser, elle permet d'importer un fichier PNG pour remplacer l'icône initiale. J'ai choisi l'icône de Kindle Kids' Book Creator installée sur mon Mac.



Et voilà! Book Creator sur Fire ;-)

Cette procédure est tout à fait fonctionnelle pour des applications qui ne sont pas disponibles sur l'App-Shop d'Amazon (Par exemple Explain Everything, une autre superbe app).

PS : Les notes de version indiquent sur Google Play que Book Creator n'est pas compatible avec Android 4.0. Or, elle fonctionne à merveille sur la Kindle Fire HD de 2012.

En octobre dernier, ce n'est pas une page qui se tournait. Ce sont des pages qui se déchiraient.
En octobre dernier, un souffle dernier s'expiait dans #off. Tandis que s'évanouissait un pan entier de mon identité numérique, mais aussi littéraire.



Depuis, les échos de cet automne en forme de big-bang ne cessent de se faire entendre. Certes, aujourd'hui, ils ne sont plus que bruit de fond d'un univers devenu distant.Mais ces rayons poursuivent d'irradier mes mots.

Il y a un trou noir indéniable.Un vide.La lumière ne passe plus comme la matérialisation de nouveaux écrits.
Mais une partie de moi souhaite dépasser cet horizon où le temps s'est arrêté.

Et si je parviens à le dépasser, je crois que c'est ici que j'y parviendrai. Loin des tumultes de l'oiseau bleu.

Lire, c'est comme faire l'amour. Mais avec des mots.

Ecrire un nouvel ouvrage pédagogique et sans numérique peut sembler étonnant à plus d'un titre. Je ne suis plus en classe et il semble que mes pratiques fussent comme consubstantielles au monde informatique.
Ce livre est donc une plongée mémorielle dans mes souvenirs, notamment de ma première année d'enseignement. Mais aussi la démonstration que le numérique ne peut être que le ciment d'une pédagogie profondément humaniste.
Enfin, la musique est en quelque sorte la portée de ma vie quotidienne. Elle berce mes pensées et rythme mes actes. D'un born to be wild à la bande-son du dernier Hobbit.

J'espère que ce livre vous plaira. Dans sa forme actuelle et dans ses évolutions. Car c'est bien là le charme du livre numérique : il peut aisément évoluer. Mon objectif est ici d'ajouter régulièrement des oeuvres que j'ai pu utiliser en classe.

D'abord rupture. brutale.
Puis léger frémissement numérique pour des pas discrets sur les rivages de l'océan digital.
Avant de se laisser aller. Pour reculer. Porté par les vagues.

D'abord rupture. Subie.
Puis acceptation d'une nécessaire coupure. Blessure faisant jaillir des douleurs enfouies.
Avant de laisser le courant. Pour flotter. Loin de ces rives venteuses.

D'abord rupture. Voulue.
Ne plus jeter de bouteille à la mer. Laisser l'oiseau bleu planer sur ces terres autrefois miennes.
Avant de laisser le froid numérique m'envahir. Pour mieux retrouver la chaleur in real life .