Jet de l�����ponge au seizi��me round.
(Inutile d'��crire �� l'adresse du passeport. Passez par le comit��: BP 93602. 54016 NANCY CEDEX)Ce texte est ma derni��re intervention publique �� propos de Clearstream. J���ai pris la d��cision de refuser toute interview li��e �� la chambre de compensation luxembourgeoise et de ne plus l�����voquer sur Internet, dans les journaux, �� la radio, �� la t��l��vision.
Cette d��cision est douloureuse mais r��fl��chie. Je la prends apr��s ma lourde et incroyable condamnation pour diffamation (pour un montant de 12500 euros) par le tribunal de Bordeaux suite �� des propos vieux de deux ans et plut��t mod��r��s (1) sur le fonctionnement de cette multinationale qui officie dans plus de cent pays, dont quarante paradis fiscaux.
Goodbye
Cette condamnation pour laquelle j���ai fait appel intervient le jour de la derni��re audience civile du tribunal de Luxembourg o�� Cleastream me r��clame 100 000 euros en r��paration des 421 exemplaires vendus de Clearstream l���enqu��te dans le Grand Duch��. Plus de 237 ��� par livre (2). C���est aussi le jour o�� le Parquet de Paris demande, dans son r��quisitoire suppl��tif, mon renvoi en correctionnel pour recel d���abus de confiance et recel de vol de documents bancaires en d��formant d���une mani��re particuli��rement malhonn��te la r��alit�� de mes enqu��tes (3).
Je jette l�����ponge.
C���est une victoire de Clearstream, de ses avocats, de ses juristes, de ses dirigeants, des banquiers de son conseil d���administration. Une victoire de la censure.
En ��crivant "R��v��lation$" ou "La Bo��te noire" avec le soutien de Laurent Beccaria, aux ��ditions des Ar��nes, en r��alisant avec Pascal Lorent et Canal plus les dissimulateurs ou l���affaire Clearstream racont��e �� un ouvrier de chez Daewoo, je ne pensais pas en arriver �� cette extr��mit��. A ce K.O. Je n���imaginais pas subir ce harc��lement et cette entreprise de d��stabilisation. Je suis entr�� dans un cercle vicieux : plus Clearstream m���attaque plus je me d��fends, plus je me d��fends plus je prends des risques. En premier lieu, celui d�����tre tax�� d���obsessionnel. Ce que je ne suis pas.
Je me suis battu pendant vingt ans pour la construction d���une justice europ��enne. J���ai toujours ��crit pour informer l���opinion de l���int��gration croissante du crime organis�� dans les circuits financiers et les processus de d��cision de nos soci��t��s mondialis��es. Depuis mon travail �� Lib��ration �� la r��daction de l���appel de Gen��ve ou par mes autres livres et films, j���ai essay�� d���informer le public de ce qui se passait dans les coulisses du pouvoir et de la finance clandestine. Mais la partie est devenue trop dure et in��gale.
J���ai entrepris ce travail de journaliste avec mes moyens, ma bonne foi. Je le paie cash. Un peu trop. J���ai pass�� des centaines d���heures �� filmer des t��moins, recouper des informations, ��plucher des listes de comptes, forcer les barrages des secr��taires et des attach��s de presse, envoyer les lettres recommand��es, questionner des banquiers ou des PDG. J���ai toujours ��vit�� les compromissions quand beaucoup de mes d��tracteurs parmi les journalistes ne connaissent du travail d���investigation que les rendez vous discrets avec les commissaires des RG, de la DST ou les avocats.
J���ai r��alis�� une enqu��te de premi��re main, avec des dizaines de t��moins diff��rents. Huit ans de ma vie. Nous avons remport�� de belles victoires, repouss�� plusieurs dizaines d���assauts de banques russes, luxembourgeoises ou de Clearstream devant les tribunaux fran��ais, belges, canadiens, suisses et m��me �� Gibraltar.
Mais ce n���est plus possible.
Ma confiance envers la justice et les hommes qui ont �� juger de mes ��crits s���est ��mouss��e. Les tribunaux sont plus sensibles �� l���air du temps et au harc��lement juridique d���une soci��t�� aux moyens in��puisables, qu����� l���examen des faits. Je suis condamn�� par des magistrats qui, la plupart du temps, ne connaissent des m��canismes financiers que leur livret de Caisse d���Epargne.
Aujourd���hui en expliquant que des clients douteux se servent de Clearstream comme "d���un poumon �� la finance parall��le" , je prends le risque d�����tre poursuivi. Et condamn��. Alors que je peux prouver que des milliers de comptes sont ouverts chez Clearstream dans des paradis fiscaux qui abritent des milliards d���euros. C���est injuste. C���est ainsi.
J���ai le sentiment d�����tre plus poursuivi et sanctionn�� en ��crivant sur la d��linquance financi��re que si je faisais une apologie du nazisme ou du viol de la vie priv��e. Au bout d���un moment, cela n���a plus de sens, sinon, celui de donner du travail �� l���avocat et aux juristes de Clearstream.
Mon blog est surveill��. En ��crivant au jour le jour les fragments de cette histoire, je m���expose trop. Je livre des ��l��ments qui ensuite se retournent contre moi et alimentent des proc��dures de plus en plus longues et co��teuses. Chaque jour, le charg�� de communication de la firme s���y connecte et fait son compte rendu aux avocats de Clearstream. Ce dernier message est donc d���abord pour eux. Vous ciblez vos attaques sur moi, en ��vitant de poursuivre les auteurs qui publient des livres tout aussi accusateurs, les articles qui s�����tonnent de la r��putation de vos clients et de certaines de vos pratiques ou m��me l���Autorit�� des March��s Financiers qui met en cause votre opacit��. Il vaut mieux s���en prendre �� un seul. Je suis celui qui a r��v��l�� votre existence. Je dois payer. Voil��, messieurs, vous allez gagner du temps. C���est la derni��re fois que vous aurez �� lire mes r��flexions. Comment dites-vous d��j��? "Obs��d��, falsificateur, conspirationniste���" Je suis las de lire ces mensonges �� longueur d���assignations.
Vous voulez me d��truire et me ruiner. Vous vous servez de tout ce qui tra��ne pour me faire une sale r��putation. Peut-��tre y parviendrez-vous. Peut-��tre pas.
Vous vouliez que je me taise. Je me tais. C���est paradoxal �� l���heure o�� la jurisprudence europ��enne tient les journalistes pour "les chiens de garde de l���Information". Et o�� "Millenium" triomphe en librairie. Un million de lecteurs se passionnent pour cette trilogie et les aventures de Blomqvist, en butte �� la d��linquance financi��re. Mais dans la vraie vie, les Blomqvist ont des enfants, des fins de mois et parfois le blues.
De nombreux proc��s restent en suspend et une commission d���enqu��te parlementaire europ��enne est toujours possible. A tous ceux qui m���accompagnent dans ce travail, aux centaines de journalistes qui envoient un message et leur carte de presse pour ma d��fense, aux magistrats sp��cialis��s qui ��crivent des attestations en ma faveur, aux d��put��s fran��ais et europ��ens qui me soutiennent, �� mes avocats, aux 300.000 internautes qui suivent ce blog, au comit�� qui m���aide �� payer les frais de justice, je dis "merci et pers��v��rerez". Le combat continue, m��me si je dois me taire.
Denis Robert
Je laisse les cl��s de mon blog �� quelques amis qui tiendront, s���ils le d��sirent, la chronique non autoris��e du capitalisme financier.
Pour ceux que ma d��fense int��resse, je vous invite �� r��guli��rement jeter un ��il sur :
LE BLOG du COMIT�� de Soutien
(1) Le tribunal de Bordeaux me d��nie le droit de mettre en avant le t��moignage d���un responsable informatique de la firme qui a attest�� effacer les traces de virements de transactions portant sur des sommes importantes. R��gis Hempel a maintenu ses accusations en 2002 et 2003 devant une mission d���enqu��te parlementaire, face �� nos cam��ras, lors des proc��s en diffamation qui m���ont ��t�� intent��es. La seule fois o�� il est revenu sur ceux-ci remonte �� 2001 face aux policiers luxembourgeois. Il n���avait, justifiait-il, pas confiance en la justice de son pays. Les magistrats de Bordeaux ont pourtant retenu cette audition pour trancher en ma d��faveur. L���article en cause est �� lire sur le site du comit�� de soutien.
(2) Clearstream pr��f��re jouer �� domicile. La firme n���a pas boug�� en France o�� le livre s���est vendu �� pr��s de 20.000 exemplaires malgr�� une interdiction le lendemain de sa sortie.
(3) Le r��quisitoire suppl��tif du Parquet de Paris indique que ma th��se serait fond��es sur des "microfiches d��tourn��es" et viserait "l'utilisation de la chambre de compensation �� des fins mafieuses par des organisations russes, �� des fins de corruption par des industriels et enfin pour le financement d'op��rations sp��ciales par les services secrets fran��ais..." Les magistrats parisiens ajoutent: "Les recherches sommaires men��es �� la suite de la parution de cet ouvrage devaient amener la constatation de l'inanit�� de ces accusations."R��v��lation$" d��crit le fonctionnement d���un service interbancaire devenu en trente ans un monstre informatique, domicili�� au Luxembourg. Sur la base d'un fichiers de clients, le livre r��v��le l���existence de comptes non publi��s. Les microfiches n'ont servi qu'�� retracer une transaction entre une banque mafieuse anglo-pakistanaise (la BCCI) et la Banque g��n��rale de Luxembourg.
Je n'ai jamais parl�� d'organisation (s) mafieuses russes mais j���ai d��montr�� qu'une banque russe -la MENATEP- dont le dirigeant est en prison et contre qui nous avons gagn�� tous nos proc��s (24 au total) avait un compte non publi�� et non rattach�� �� un compte principal publi�� dans Clearstream.
Je n'ai jamais ��voqu�� de corruption par des industriels mais j���ai r��v��l�� le fait av��r�� aujourd'hui que des multinationales comme Siemens, Unilever, Shell ou le groupe Accor y avaient des comptes ill��gaux.
Le paragraphe sur les services secrets ne repr��sente que dix lignes dans un livre de plus de 400 pages. Le sigle DGSE n'��tait pas celui des services secrets, mais appartenait �� la Banque de France, qui s'en servait pour intervenir anonymement sur les march��s financiers.
Quant �� "l'inanit��" de mes accusations, aucune enqu��te n'a ��t�� men��e par la justice en particulier fran��aise. Mon livre "La bo��te noire" est sorti un an plus tard et a d��velopp�� et creus�� mes th��ses. Clearstream a perdu le proc��s qu���elle m���a intent�� sur ce livre. Nous sommes en appel. Une mission d'information parlementaire a repris mon travail, comme des dizaines de journalistes (Nouvel Obs, Inrocks, Canard encha��n��, AFP, Lib��, Point, France Inter, France 2). Nous butons depuis le d��but, avec cette affaire Clearstream, sur le mur judiciaire des paradis fiscaux qui emp��chent toute investigation s��rieuse.
Denis Robert's Blog
- Denis Robert's profile
- 14 followers

