“Qui veut la fin veut les moyens. Selon moi, toutes les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent être rasées, tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe: l’herbe ne doit plus pousser où l’armée française a mis le pied.
Si nos tendres cœurs saignent d’anéantir tout ce qui résiste, entassez hommes, femmes et enfants sur des bâtiments de l’Etat, et expédiez-moi tout cela aux îles Marquises ou ailleurs. Tuez ou exportez ainsi quelques tribus, et je vous réponds que les autres se défendront contre ce fantôme [Abd el-Kader] qui les terrifie.
Chaque fois qu’un chef de tribu a trahi ou n’a pas agi avec vigueur, tous les hommes de la tribu doivent être tués, le reste exporté.
Les tribus doivent nourrir l’armée lorsqu’elle voyage, et, si les vivres n’arrivent pas à point donné, razzia pour la première fois, mort et exportation en cas de récidive.
Si je me laissais aller à ma verve d’extermination, je vous en remplirais quatre pages. Lorsque les peuplades venues d’Arabie inondèrent l’Afrique, elles ne soumirent les Berbères qu’en employant les moyens que je prône. - Agissons donc de même, si nous voulons en finir.
[Lettre à Leuglay 24/01/1843 p .334]”
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De Montagnac L F,
Lettres d'Un Soldat: Neuf Années de Campagnes En Afrique (Éd.1885) (Histoire)