Status Updates From Ceux qui s'aiment se laisse...

« J’ai repris goût aux choses, à l’amour, à la beauté du regard qu’il pose sur moi, au mouvement de sa main qui caresse ma nuque et glisse dans mes cheveux, à la douceur de sa peau qui se colle à la mienne. J’ai compris qu’amer ce n’est pas se faire mal, que dire je t’aime ne m’est pas impossible. Je ne m’en lasse pas. » (p. 159)

« J’ai repris goût aux choses. J’ai appris à te tenir à distance. » (p. 159)

« C’est une écriture de femme dont on aperçoit en creux les angles et les fêlures. » (p. 139)

« La vie s’ébroue autour de moi. […] La lumière est la même, la nuit est la même, le temps qui passe est le même. Et pourtant, il me semble que la tristesse durera toujours. » (p. 138)

« J’apprends à faire avec mon cœur trop présent, j’apprends à faire avec ton cœur manquant. » (p. 138)

« J’aimerais trouver les mots pour une fois, les mots justes, les mots adéquats. Tu me manques et c’est terrible de ne pas savoir exactement ce qui me manque de toi. » (p. 129)

« Tu n’étais pas la mère que j’attendais. Je t’ai couru après, espérée, redoutée. J’ai passé mon enfance à quémander ton amour, et ma vie d’adulte à le refuser. » (p. 126)

« J’ignore comment la raccrocher à la vie, la retenir près de moi, j’ignore si c’est encore possible. Peut-être que ceux qui s’aiment se laissent partir. » (p. 118)

« (…) toutes les précautions que j’ai prises se sont avérées inutiles, parce que de quoi peut-on se protéger réellement, dans une vie ? Est-ce qu’on peut éviter les peines, la mélancolie, le vide qui se répète, tous ces chagrins qu’on se trimballe et qu’ensuite on se transmet, est-ce qu’on peut les remiser, […] est-ce qu’on peut seulement faire comme si cela n’existait pas ? » (p. 117)

« Je voudrais mettre sous scellés une mèche de ses cheveux, quelques centimètres carrés de sa peau, un enregistrement de sa voix, un échantillon de son rire. Je ne sais pas comment faire pour conserver l’amour. » (p. 107)

« De ceux que nous aimons, rien ne nous appartient. » (p. 107)

« (…) un jour tout devient moins vivace et plus supportable, on efface, on oublie, c’est comme ça. La vie a ceci de surprenant qu’elle nous apprend à composer avec ce qui nous manque. » (p. 101)

« Il arrive donc que cet amour-là passe […]. Cet amour passe et on s’habitue à l’absence, elle peut même être douce. Un jour tout ça s’en va, l’inquiétude, la peur, la honte, les regrets, l’odeur d’une peau et même le son d’une voix, un jour on ne sait plus où tout a disparu. Le manque d’amour comme le reste, […] l’attente […], la crainte […] » (p. 100)

« Un jour je comprendrai ce qui nous a séparées. Chacune enfermée dans sa coquille. Deux carapaces qui se cognent et nous empêche de nous approcher. » (p. 99)

« Je pense à la vie d’avant, à la vie à présent, je pense à tout ce qui m’a menée là. Est-ce cela qui constitue une vie ? Est-ce ce qui demeure quand tout a disparu ? Est-ce la somme de tout ce qu’on a perdu ? Ou est-ce ce qui n’a pas encore eu lieu, et qu’on attend ? » (p. 91)

« Peut-être que j’aimerais les jours ainsi, les jours passés à les remplir sans être moi. Les jours épurés du doute, les jours qui donnent à nouveau envie. » (p. 90-91)

« La vie. Ce mouvement incessant dont il faut bien faire partie. » (p. 91)

« Les souvenirs s’attachent à nous bien plus qu’on ne tient à eux. […] Les souvenirs nous collent à la peau et, comme une encre sympathique, ils reviennent quand nous croyons les avoir effacés. Ils se superposent et nous recouvrent. » (p. 84-85)

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« (…) je ne peux plus vivre ici, mais comment te laisser […], comment faire alors que tu es si fragile, que toute ton existence semble se démonter comme les mailles d’un pull, comment avoir ce courage, si le courage consiste à s’en aller ? Je t’aime plus qu’un peu. C’est bien ça le problème, je t’aime et je ne sais pas quoi faire. » (p. 69-70)

Je retiens des mots au hasard, duloxétine, sérotonine, benzodiazépine, ce ne sont plus des mots que j’invente, ce sont ceux que tu as dans le sang. » (p. 64)

« C’est l’inquiétude surtout dont je me souviens. Cette sensation de ne jamais être sûre de rien. La peur constante que quelque chose se passe ou, au contraire, que rien ne se produise. C’est l’inquiétude qui se niche dans tout. Les silences qui se multiplient. Ta solitude qui devient criante. » (p. 60)

« Je sens bien que par moments tu glisses, que le sol se dérobe sous tes pieds, que tu perds l’équilibre. Les enfants sentent ces choses-là, ce qui se fendille, lentement, dans la routine de l’existence, dans le cœur de leurs parents. Quelque chose se déchire, peu à peu, je le vois et rien ne peut recoudre ça. » (p. 51)

« Ça fait un bruit de dingue un cœur qui souffre. » (p. 34)

« Il me semble ne plus avoir envie de rien, depuis des mois, peut-être des années. Ne rien faire de ces désirs perdus, oubliés, comme emportés par le ressac. Me laisser bercer par cet inlassable mouvement, choisir, renoncer, recommencer. Peut-être qu’on n’en finit jamais d’essayer de vivre. » (p. 14)