Marc-Antoine Dubé > Recent Status Updates

[...] et que, toujours, la dernière période d'un chapitre de notre vie prend un aspect fané, un air de vouloir mourir, et que cela constitue la transition qui nous fait passer dans un espace nouveau, arriver à l'éveil, à un nouveau départ.

Les instants de grande douleur ou de grand bouleversement, même dans l'histoire universelle, ont une nécessité qui convainc; ils déclenchent un sens de l'actualité et un sentiment de tension qui vous oppressent. Ce bouleversement peut ensuite provoquer l'avènement de la beauté et de la lumière, aussi bien que celui de la folie et des ténèbres; ce qui se produit revêt les apparences de la grandeur, de la nécessité.

Je ne souhaite pas m'en aller dans le monde, avec, en poche, une assurance de retour, pour le cas où je serais déçu, en voyageur prudent qui va jeter un petit coup d'œil circulaire sur le siècle. Ce que je désire au contraire, c'est le risque, les difficultés et le danger; j'ai faim de réalité, de tâches à accomplir, d'action; j'ai faim aussi de privations et de souffrances.

Dicile

Faire de l'histoire, cela suppose qu'on a conscience de rechercher une chose impossible et pourtant nécessaire et extrêmement importante. Faire de l'histoire, c'est se livrer au chaos, tout en gardant la foi dans l'ordre et dans l'esprit. C'est là une tâche très sérieuse, jeune homme, et peut-être tragique.

C'était beau et assez séduisant que d'exercer un pouvoir sur des hommes et de briller devant autrui, mais c'était aussi une tentation diabolique et dangereuse.L'histoire du monde ne se composait-elle pas d'une série ininterrompue de souverains qui,en dehors d'exceptions infiniment rares,avaient tous bien commencé et mal fini,qui tous avaient aspiré au pouvoir par amour du bien pour ensuite en être possédés et abrutis

N'ayons pas peur des mots : jusqu'ici c'est costaud à lire, pour ne pas dire lourd. Ça n'avance vraiment pas beaucoup, ce n'est pas particulièrement passionnant et les pages sont longues à lire. Mais! J'ai bon espoir que le vent tournera au cours des prochaines 200 pages! On s'accroche!

[...] il ne se sentait plus parmi ses pairs ni à sa place, dans tout cela désormais le suc d'une mort secrète, un fluide d'irréalité et de passé s'était infiltré, c'était devenu du provisoire, un habit usé et qui ne convenait plus à aucune circonstance. Et ce déracinement d'une patrie qu'il avait aimé, avec laquelle il était en harmonie, cet arrachement à une forme de vie qui n'était plus sienne.

#résurrection

[...] la beauté douloureuse du jeu du monde phénoménale.

« L'idée n'est pas neuve : plus nous formulons une thèse avec netteté et intransigeance, plus elle appelle irrésistiblement son antithèse. »
Insertion automatique dans mon cours sur Socrate en philo 1. 🤓

J'avais trouvé une chambre jolie et tranquille, et, sur ma table, il y avait quelques volumes de Nietzsche. C'était avec lui que je vivais, conscient de sa solitude intérieure, de la fatalité qui, inexorablement, le poussait, je compatissais, et j'étais heureux qu'un homme eût vécu qui avait suivi sa propre voie aussi inflexiblement.

Pour un homme conscient, il n'était aucun, aucun autre devoir que celui de se chercher soi-même, de s'affirmer soi-même, de trouver en tâtonnant son propre chemin, quel qu'il fût.

Casually dropping bombs

« Tu as suivi le mauvais chemin. Nous ne sommes pas des cochons comme tu le pensais. Nous sommes des hommes. Nous créons des dieux et nous luttons avec eux, et ils nous bénissent. »

Quelle plume!

« Quand une inspiration tout à fait folle ou impie vous viendra à l'esprit, quand vous aurez envie de tuer quelqu'un ou de commettre une monstruosité obscène, alors dites-vous que c'est Abraxas qui délire en vous. Quand nous haïssons un homme, nous haïssons dans son image quelque chose qui réside en nous. Ce que nous ne portons pas en nous, ne peut nous toucher. »

Huge! Yes! C'est aussi l'une de mes positions les plus précieuses depuis plusieurs années déjà. Excellente formulation!

« Je ne pourrais leur dire que, pour moi, le Christ n'est pas une personne, mais un héros, un mythe, une ombre immense sur le mur de l'éternité, en laquelle l'humanité elle-même se voit peinte. »

Je ne voulais qu'essayer de vivre ce qui spontanément voulait surgir de moi. Pourquoi était-ce si difficile?

« [...] sur Dieu et sur le Diable concordait avec ma propre pensée, mon propre mythe, l'idée des deux mondes : la moitié lumineuse et la moitié sombre. L'idée que mon problème était un problème de tous les hommes, de toute vie et de toute pensée m'envahit tout à coup comme une ombre sacrée, et un sentiment de respect me pénétra lorsque je sentis que ma vie la plus intime puisait au fleuve éternel des grandes idées. »

« Aussi, devrions-nous, outre le culte de Dieu, célébrer le culte du Diable, ou plutôt, l'on devrait avoir un Dieu qui contînt le Diable en lui, et devant lequel l'on n'eût pas à fermer les yeux quand se passent les choses les plus naturelles du monde. »

Ce livre est doux comme du miel! On ressent le pattern de l'auteur qui réapparaît; la dualité entre animalité et intellectualité, entre corps et esprit.

Car peu d'entre nous savent ce qu'il peut y avoir d'amour infiniment patient, de commisération et d'indulgence sans bornes dans certains cœurs féminins. D'immenses trésors de sympathie, de consolation, d'espérance reposent dans ces cœurs purs, si souvent blessés eux aussi, car un coeur qui aime beaucoup souffre beaucoup, mais qui dissimulent soigneusement leurs blessures, car le chagrin profond se tait et se cache.

Je savais que j'avais dans mes poches les centaines de milliers de figurines du jeu de l'existence dont je pressentais la signification avec une profonde émotion. J'étais disposé à le reprendre,à éprouver une nouvelle fois ses souffrances, à frémir d'horreur devant son absurdité, à parcourir encore et encore l'enfer que je cachais au fond de moi. Un jour, je jouerai mieux;un jour, j'apprendrais à rire.
Fin du livre!

« Vous devez vivre et apprendre à rire. Vous devez apprendre à écouter cette satanée musique radiophonique de la vie, à vénérer l'esprit qui transparaît derrière elle, à vous moquer de tout le tintamarre qu'elle produit. C'est tout; on ne vous demande pas plus. »

Mozart imaginaire s'adressant au loup des steppes :
« L'existence entière est ainsi, mon petit. Nous n'avons pas d'autre choix que de l'accepter en tant que telle, mais nous pouvons en rire si nous ne sommes pas des ânes. Il n'appartient pas aux personnes de votre espèce de critiquer la radio ou la vie. Apprenez d'abord à écouter! Apprenez d'abord à prendre au sérieux ce qui en vaut la peine et à rire du reste! »

Chez toi, la fonction intellectuelle est hautement développée, mais en contrepartie, tu es resté très ignorant pour ce qui concerne l'art de vivre de vivre toutes sortes de petites expériences modestes. Le penseur Harry a cent ans, tandis que le danseur Harry est à peine âgé d'une demi-journée. À présent, nous voulons le faire progresser, comme tous les petits frères qui sont aussi jeunes, bêtes et immatures que lui.

Très bon livre jusqu'ici. Belle profondeur! Un peu postmoderniste, mais intelligemment géré.

« [Le rêveur] ressemble très fort de ce point de vue à cet animal passionnant qui est à la fois un animal et une maison et qu'on appelle une tortue. »

« […] si grande avait été l'action de la nature sur un citadin maladif, à demi asphyxié dans les murs de la ville. »