yelenska’s Reviews > Les dévastés > Status Update

troisième histoire: ça commence encore très très fort avec la psychologie des personnages; l'autrice, comme d'hab, arrive en quelques pages à te faire connaître la vie entière (ou presque) du/des personnages. On continue aussi à voir des liens entre les diff personnages, le fil conducteur est si naturel. Dans ce chapitre, on a pour une fois une femme qui n'est pas appréciée à sa juste valeur par son mari.

"une coutume, à la prison, qui veut que lorsqu’on emmène les condamnés à mort pour les exécuter, leurs camarades des cellules voisines commencent à frapper du poing contre les portes. Les prisonniers se mettent à crier de plus en plus fort, frénétiquement. C’est un acte d’autodéfense et l’impuissance, mais aussi le dernier geste charitable à l’égard de ceux qui vont à la mort."

"Nos regards se sont croisés, il a souri de manière à peine perceptible et m’a fait un léger signe de tête. Il m’a dit, en pensée, n’aie pas peur, Ekaterina, n’aie jamais peur. Il est terrible de croiser le regard d’un condamné à mort. Ses yeux deviennent morts, si on les effleure, ils vont se décomposer comme des fleurs séchées, mes aimés, mes chéris."

C’est pourquoi le lien entre l’affront subi par votre père et ma maladie était inéluctable, inévitable."

Nous étions des jumeaux, votre père était amoureux de moi et moi de lui de toute notre âme, nous n’en revenions pas que le destin nous ait fait nous rencontrer et nous ait fait don l’un de l’autre, comme si cette sortie à la montagne avait été organisée spécialement pour nous deux et comme si cette cloche invisible n’avait retenti que pour nous, pour nous réunir en un seul être.

"Avec votre père, nous avons vécu dans un nid d’affection et de frémissements, de compréhension, nous parlions, partagions tout, stupéfaits de voir que l’autre ressentait les mêmes choses, nous étions un seul être dans deux corps.