Jean-Luc Lagarce
Born
in Héricourt, France
February 14, 1957
Died
September 30, 1995
Genre
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Juste la fin du monde
18 editions
—
published
1990
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در خانهام ایستاده بودم و منتظر بودم باران بیاید
6 editions
—
published
1994
—
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Le pays lointain
4 editions
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published
1996
—
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Derniers remords avant l'oubli
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published
2003
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Nous, les héros
5 editions
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published
2007
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Les règles du savoir-vivre dans la societé moderne
2 editions
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published
2000
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Du luxe et de l'impuissance
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Music-Hall
4 editions
—
published
1989
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Journal (1990-1995)
—
published
2007
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Toplu Oyunları 1: Evdeyim ve Yağmurun Gelmesini Bekliyorum / Alt Tarafı Dünyanın Sonu
by |
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“Кажемо, що присягаємо, що кохатимемо один одного вічно. При цьому один бреше, другий блефує, та тим не менше ми домовилися.”
― Le pays lointain
― Le pays lointain
“[…] je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c'est ce bonheur-là que je devras m'offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait.
(épilogue)”
― Juste la fin du monde
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c'est ce bonheur-là que je devras m'offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait.
(épilogue)”
― Juste la fin du monde
“ÉPILOGUE
LOUIS. — Après, ce que je fais,
je pars.
Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard,
une année tout au plus.
Une chose dont je me souviens et que je raconte encore
(après j’en aurai fini) :
c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent,
c’est dans le Sud de la France.
Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la montagne, je décide de marcher
le long de la voie ferrée.
Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais
qu’elle passe près de la maison où je vis.
La nuit, aucun train n’y circule, je n’y risque rien
et c’est ainsi que je me retrouverai.
À un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense,
il domine la vallée que je devine sous la lune,
et je marche seul dans la nuit,
à égale distance du ciel et de la terre.
Ce que je pense
(et c’est cela que je voulais dire)
c’est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l’ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai.”
― Juste la fin du monde
LOUIS. — Après, ce que je fais,
je pars.
Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois plus tard,
une année tout au plus.
Une chose dont je me souviens et que je raconte encore
(après j’en aurai fini) :
c’est l’été, c’est pendant ces années où je suis absent,
c’est dans le Sud de la France.
Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la montagne, je décide de marcher
le long de la voie ferrée.
Elle m’évitera les méandres de la route, le chemin sera plus court et je sais
qu’elle passe près de la maison où je vis.
La nuit, aucun train n’y circule, je n’y risque rien
et c’est ainsi que je me retrouverai.
À un moment, je suis à l’entrée d’un viaduc immense,
il domine la vallée que je devine sous la lune,
et je marche seul dans la nuit,
à égale distance du ciel et de la terre.
Ce que je pense
(et c’est cela que je voulais dire)
c’est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute la vallée,
que c’est ce bonheur-là que je devrais m’offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l’ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai.”
― Juste la fin du monde