Gauchisme Quotes

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Pierre Vermeren
“En réalité, cette montée en puissance des gauchistes au sein de l'UNEM, mais qui est tout aussi réelle à Tunis au sein de l'UGET, traduit l'émergence d'une sous-génération d'étudiants très marquée sur les devants de la scène politique. À Tunis, cette émergence se fait contre les étudiants destouriens, qui tenaient encore fortement le syndicat au congrès de Tabarka en 1966. Mais à partir de cette date et jusqu'au XVIIIᵉ congrès, dit « de Korba », une radicalisation du mouvement étudiant s'opéra, qui devait conduire à la défaite, et à la mise en minorité des destouriens. Les événements de mars 1968 à Tunis, au cours desquels lycéens et étudiants prennent la défense de Mohamed Ben Jennet, au nom de la lutte anti-impérialiste, et constituent une « Assemblée libre d’étudiants », montre que l'UGET n'a plus d'emprise réelle sur les étudiants. Seule la répression policière parvient quelque temps à calmer la contestation, qui devait reprendre de plus belle à l'occasion du tournant politique et économique de 1970.”
Pierre Vermeren, La formation des élites marocaines et tunisiennes

Pierre Vermeren
“À Tunis, les années qui suivirent le congrès de Korba, au cours duquel une « coalition » majoritaire d'opposants « destouriens de gauche », communistes, nationalistes arabes, et gauchistes ne put se faire élire et sortir l'UGET de la tutelle du Destour, furent celles de l'apogée du mouvement étudiant, et cela dura jusqu'en 1977. Les militants gauchistes firent, comme au Maroc, les frais d'une répression policière brutale, mais le pouvoir ne put s'en prendre directement aux étudiants car les mouvements sociaux allaient bien au-delà de leurs rangs et trouvaient un large écho dans la population. Souffrant d'une crise économique profonde, et soumise aux consignes de la BIRD, la Tunisie était en proie à des troubles politiques graves que le gouvernement Nouira tenta de désamorcer dans le cadre de sa nouvelle politique économique libérale. L'objectif de la lutte des étudiants fut avant tout, durant cette période, la lutte contre la « politique sélective » de l'enseignement et le rétrécissement des débouchés. Cette lutte, qui démarra à la rentrée 1971 par des Assemblées générales et mouvements de grève dans les universités, contre le renvoi des étudiants « cartouchards », ne fut pas couronnée de succès. Le système des « cartouches » fut maintenu, et la sélection franchit un pas supplémentaire avec la mise en place de l’Orientation universitaire en 1976 .”
Pierre Vermeren, La formation des élites marocaines et tunisiennes