“Moi, je n'ai pas envie de parler aux vedettes. J'ai peur d'être déçue. Les vedettes, je préfère les admirer de loin, les mettre sur un piédestal, en faire des statues géantes et brûler des cierges en les priant ou faire des incantations vaudou en les condamnant à mort. Je suis une iconoclaste, je suis une adoratrice, j'ai besoin d'idoles, de héros et de haines.”
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“Le scolaire n’est pas véritablement compatible avec l’extatique : c’est l’un des traits de l’enseignement que savait dispenser Heidegger, le plus déconcertant des professeurs de sa discipline. […] La philosophie, conçue comme une méditation de l’état d’exception, est dans sa conséquence ultime une dimension anti-scolaire. Car l’école incarne l’intérêt pour les états normaux […]. Sous le nom de code de « post-modernité » s’est installé, depuis au moins deux décennies, un état de conscience post-extrémiste dans lequel ressurgit une pensée des situations moyennes. […] De ce point de vue, il a une valeur civilisatrice que l’on doit approuver sans réserve dans une perspective citoyenne. Il ne faut pas oublier, du reste, que la démocratie implique en soi la culture des situations moyennes. L’esprit peut bien recracher les tièdes, la sagesse affirme, contre lui, que la tiédeur est la température de la vie. […] Quand on le comprend correctement, le temps présent continue plus que jamais […] à réclamer une pensée des grandes circonstances […]. Le plus extrême qu’il y ait à penser aujourd’hui se cache plutôt dans les routines de la révolution permanente, dont nous savons aujourd’hui qu’elle s’inscrit dans la dynamique interne des sociétés avancées propulsées par l’argent et dont on est forcé d’avoir l’impression qu’aucune révolution politique ne peut la rattraper.”
― La Domestication De L'être
― La Domestication De L'être
“La douleur de Pierre, à l’aurore, grandit et sa honte croit, et bien qu’il ne voie là personne, il a honte de lui-même à la vue de son péché : pour éveiller la honte en un cœur magnanime il n’est pas besoin qu’il se sache vu ; il a honte de soi quand il faute, n’eût-il d’autres témoins que le ciel et la terre.”
― Don Quichotte (Tome 1)
― Don Quichotte (Tome 1)
“L’extinction du désir ou le détachement — amor fati — ou le désir du bien absolu, c’est toujours la même chose : vider le désir, la finalité de tout contenu, désirer à vide, désirer sans souhait. Détacher notre désir de tous les biens et attendre. L’expérience prouve que cette attente est comblée. On touche alors le bien absolu. En tout, par-delà l’objet particulier quel qu’il soit, vouloir à vide, vouloir le vide. Car c’est un vide pour nous que ce bien que nous ne pouvons ni nous représenter ni définir. Mais ce vide est plus plein que tous les pleins. […] La réalité du monde est faite par nous de notre attachement. C’est la réalité du moi transportée par nous dans les choses. Ce n’est nullement la réalité extérieure. Celle-ci n’est perceptible que par le détachement total. Ne restât-il qu’un fil, il y a encore attachement. Le malheur qui contraint à porter l’attachement sur des objets misérables met à nu le caractère misérable de l’attachement. Par là, la nécessité du détachement devient plus claire. […] Toute douleur qui ne détache pas est de la douleur perdue. Rien de plus affreux, froid désert, âme recroquevillée. Ovide. Esclave de Plaute.”
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“Oui, la vie m’a traversée, je n’ai pas rêvé, ces hommes, des milliers, dans mon lit, dans ma bouche, je n’ai rien inventé de leur sperme sur moi, sur ma figure, dans mes yeux, j’ai tout vu et ça continue encore, tous les jours ou presque, des bouts d’homme, leur queue seulement, des bouts de queue qui s’émeuvent pour je ne sais quoi car ce n’est pas de moi qu’ils bandent, ça n’a jamais été de moi, c’est de ma putasserie, du fait que je suis là pour ça, les sucer, les sucer encore, ces queues qui s’enfilent les unes aux autres comme si j’allais les vider sans retour, faire sortir d’elles une fois pour toutes ce qu’elles ont à dire, et puis de toute façon je ne suis pour rien dans ces épanchements, ça pourrait être une autre, même pas une putain mais une poupée d’air, une parcelle d’image cristallisée, le point de fuite d’une bouche qui s’ouvre sur eux tandis qu’ils jouissent de l’idée qu’ils se font de ce qui fait jouir, tandis qu’ils s’affolent dans les draps en faisant apparaître çà et là un visage grimaçant, des mamelons durcis, une fente trempée et agitée de spasmes, tandis qu’ils tentent de croire que ces bouts de femme leur sont destinés et qu’ils sont les seuls à savoir les faire parler, les seuls à pouvoir les faire plier sous le désir qu’ils ont de les voir plier.”
― Putain
― Putain
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