Status Updates From Polaroids du frère
Polaroids du frère by
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Joséphine
is on page 132 of 176
je m'effondre sur le petit lit et je pense à tes ivresses. Elles enfantaient des colères et des fureurs, qui sont la langue du chagrin. Conséquemment, celle de l'espérance.
Jusqu'au bout, tu as espéré être sauvé.
— Sep 07, 2025 10:56AM
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Jusqu'au bout, tu as espéré être sauvé.
Joséphine
is on page 125 of 176
Nous sommes du même foutre et du même ventre, des mêmes tempêtes et des mêmes rires, fûmes de la même blondeur, de la même innocence & des mêmes crocs qui ont pareillement échancré nos peaux, pourtant je ris toujours et lorsque je bois ce sont des étoiles que je tiens au creux de mes mains et toi tu ne ris plus et quand tu bois ce sont des lianes d'épines qui poussent et aussitôt bâillonnent ton corps
— Sep 07, 2025 10:39AM
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Joséphine
is on page 103 of 176
Tu n'es pas venu au mariage, et je crois que c'est non pas à cause de ton absence mais de la mienne, parce que j'ai déserté nos jardins et nos sangs, parce que je ne voulais plus de nous, de notre curieuse famille, de ses silences assassins et ses absolutions grotesques, que nos routes se sont séparées.
— Sep 07, 2025 10:09AM
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Joséphine
is on page 85 of 176
À ton poignet droit pend un fin bracelet argenté, je ne te connaissais pas cette coquetterie mais elle me rassure, me raconte que malgré les dégâts de ton corps tu lui conservais une estime. Tu lui faisais encore une promesse.
— Sep 07, 2025 10:08AM
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Joséphine
is on page 73 of 176
Il faut un sérieux dégoût de soi-même pour en arriver à avilir les autres ou, au contraire, un amour-propre si grand qu'il en devient une véritable saleté.
— Sep 07, 2025 10:08AM
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Joséphine
is on page 66 of 176
La mort d'un être cher, dit Jankélévitch, est presque comme la nôtre, aussi déchirante que la nôtre; mais je suis toujours là, debout dans ma vie, solide dans la brutalité poétique et crue de cette ville, et si, pour faire mon deuil de toi, j'aspirais à cette perte, à cet abandon tragique et sublime au chagrin, je n'y parviens toujours pas. Je ris encore. Je chante encore. Je danse encore.
— Sep 07, 2025 10:07AM
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Joséphine
is on page 64 of 176
On s'était ratés comme des gars sur des quais différents dans une gare, mais n'avons-nous pas été séparés dès le départ, comme des siamois qu'on a déchaînés ? J'ai alors pensé que tu me manquais et j'ai frissonné - c'est curieux, ne trouves-tu pas, que les mots du manque ressemblent aux mots des amants. Ils font pleurer de la même manière.
— Sep 07, 2025 10:06AM
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Joséphine
is on page 41 of 176
Toutefois, il est curieux de constater qu'il n'existe pas de mot pour définir un frère qui a perdu son frère; et je t'ai perdu. Alors les hommes font des livres à leurs frères morts comme on érige des mémoriaux aux inconnus dans les villages pour retenir leurs cendres.
La littérature est un vaste cimetière et j'y pioche ta place.
— Sep 07, 2025 10:05AM
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La littérature est un vaste cimetière et j'y pioche ta place.
Joséphine
is on page 33 of 176
« mon enfance comme la tienne ont été sérieusement concassées et le cerveau, qui est un organe tout à fait remarquable, possède cette capacité de couler une chape de plomb sur les ignominies qui nous ont été faites pour que nous puissions continuer à vivre, respirer, observer un ciel bleu et penser qu'on pourrait y planer, allégés de nos pierres.»
— Sep 07, 2025 10:03AM
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