Status Updates From Louis XII, un autre César

Depuis le XIIe siècle, toutes les nations d'Europe étaient pourvues d'origines troyennes, sur le modèle de Rome. Mythe fondateur d'un sentiment national, elles avaient aussi en France, à la fin du Moyen Âge, expliqué les voyages lointains comme les politiques expansionnistes. Vers 1500, elles continuaient d'être employées en ce sens. Elles furent aussi un argument électoral. Mais le mythe troyen s'affaiblissait

Afin de faire accepter ses prétentions, Louis XII avait donc souhaité développer une politique "d'amour". Logiquement, en retour, il devait être payé de ses efforts par l'affection de son peuple. Les manifestations de celle-ci furent décrites par les publicistes, sous forme de scènes frôlant l'idolâtrie. Tout individu, quel que soit son âge, son sexe, son état, sa nationalité, dès lors qu'il avait goûté à un tel

Un bouc émissaire fut désigné en la personne de Louis XI qui fut présenté comme le persécuteur du duc d'Orléans et donc tenu pour responsable de la révolte de ce dernier. Louis XI l'aurait obligé, entre autres, à épouser sa fille contrefaite, Jeanne de France. Plus généralement, la propagande de Louis XII accusa Louis XI de tous les maux du royaume. On inventa pour lui une nouvelle définition du roi-tyran, le tyran

Dans le royaume, si dès l'époque carolingienne on avait étudié dans les écoles le De bello gallico en même temps que le Catilina de Salluste, la Vita divi Julii de Suétone et la Pharsale de Lucain, la figure de César ne devint véritablement populaire qu'à partir du XIIIe siècle. Entre 1212 et 1214, un auteur anonyme avait achevé la rédaction d'un texte

En Occident, vers1500, l'image de l'Empire romain était synonyme de grandeur et de puissance. On se souvenait de ses grandes figures comme des modèles à la fois d'exploits guerriers, de sagesse et de justice. Malgré de nombreuses lacunes, l'empire de Rome pouvait être présenté comme un exemple de gouvernement selon que l'on préférait illustrer son prestige par la période républicaine qui se résumait par le mot

En 1492, on offrit au roi une traduction de la bataille judaïque de Flavius Josèphe, attribuée à Claude de Seyssel. Dans son prologue, le traducteur explique sa démarche : montrer comment les Juifs furent punis après la mort du Christ. Il en profite pour inviter le roi à se consacrer à la lutte contre les infidèles et lui promet, s'il réalise ce grand dessein, "le titre de très chrétien fils de l'Église et souverain

À la fin du Moyen Âge, l'empereur n'avait plus une autorité réelle comparable à celle du pape sur l'Église. Son pouvoir s'exerçait sur un territoire assez étroit, spécialement en Allemagne; ailleurs, sa souveraineté était toute théorique. Son existence maintenait surtout vivante l'idée de la souveraineté passée de Rome sur le monde entier comme l'utopie future d'un monde unifié.

Peu après le décès de Bertrand Du Guesclin, un certain nombre d'auteurs, proches de Louis Ier d'Orléans, avaient cru reconnaître dans le connétable le Xeme preux. Il avait chassé les Anglais, libéré les Français de l'occupation étrangère et les Castillans de la pression arabe. Le surnom fut proposé par Christine de Pisan et Eustache Deschamps lui consacra une ballade.

En France, à la fin du XVème siècle, l'idée de croisade restait toujours vivace. Elle avait aussi plusieurs sens. Parce qu'elle reposait, sur la récupération des terres chrétiennnes usurpées par les infidèles, elle pouvait expliquer les voyages lointains du roi. Ainsi, même si Charles VIII n'eut pas forcément l'intention d'aller jusqu'à Jérusalem, la conquête de Naples fut présentée comme la première étape de ce

La titulature attribuée lors des pseudo-états généraux de 1506 s'inscrivait dans la perspective d'une politique expansionniste et répondait à un triple programme : premièrement, l'annexion au royaume des terres personnelles de Louis XII et d'Anne de Bretagne par le mariage de leur fille unique avec François d'Angoulême ; deuxièmement, la glorification des réformes ; enfin, la relance de la politique de conquête vers