Sylvie Bérard's Blog

September 6, 2025

Lancement de Mes morts jeune

C’est le 25 septembre de 18h à 20h à la librairie Joie de livres à Montréal.
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Published on September 06, 2025 10:32

July 5, 2025

ChatGPT m’a gaslightée!

There is also an English version of this article.

Lors d’un récent échange avec ChatGPT, j’ai posé des questions au sujet d’un centre de détention pour personnes migrantes aux États-Unis, situé dans les Everglades en Floride; un site que que les gens et les médias ont commencé à appeler « Alligator Alcatraz », les trumpistes en faisant même circuler des t-shirts. Ma première question supposait que ce centre existait déjà, et je voulais connaître les conditions officielles de détention comparées à la réalité des infrastructures sur place.

Au début, à ma grande surprise, ChatGPT m’a répondu fermement qu’il n’existait pas de « Alligator Alcatraz ». Elle insistait sur le fait qu’il s’agissait d’une pure fiction : un terme satirique né de mèmes se moquant des politiques anti-immigration sévères. Selon ChatGPT, il n’y avait aucune preuve crédible de l’existence d’une telle installation sous ce nom, ni d’articles de presse réputés rapportant son existence. Sa position était claire :
✅ Il n’y a aucun plan confirmé ni aucune annonce officielle concernant un centre de détention pour migrants sans papiers dans les Everglades. Aucune politique officielle du gouvernement américain, aucun rapport de presse crédible, ni aucun document juridique n’indique qu’une telle installation est en cours de construction ou d’exploitation à cet endroit.
✅ « Alligator Alcatraz» n’est pas un nom officiel pour un quelconque centre de détention réel. L’expression apparaît dans des mèmes, des blagues sur les réseaux sociaux et des commentaires satiriques se moquant de propositions migratoires extrêmes — notamment celles visant à envoyer des migrants dans des zones reculées et dangereuses, comme des marais peuplés d’alligators.

J’étais choquée. Pendant un instant, j’ai même douté de mes propres sources et je me suis demandé si le monde entier n’était pas tombé dans un gigantesque hypertrucage (deepfake). Mais cela ne pouvait pas être vrai, car les sources que j’avais trouvées comprenaient PBS, CNN et d’autres médias relativement fiables. J’ai donc continué à interroger l’IA, en partageant des liens vers différents articles. Pourtant, ChatGPT résistait aux faits, allant jusqu’à nier l’existence des pages que je lui fournissais :

Article PBS : Il n’existe aucune trace, dans les archives de PBS NewsHour, d’un article intitulé « First immigration detainees arrive at Alligator Alcatraz in Florida Everglades». Le format du lien semble plausible, mais la page elle-même n’existe pas. C’est soit une page fabriquée, soit une URL parodique.Article CNN : En date de juillet 2025, aucun article crédible de CNN ne rapporte l’ouverture d’un centre de détention appelé Alligator Alcatraz. Aucun résultat légitime n’apparaît si l’on recherche « Alligator Alcatraz  ».Page Wikipédia : Il n’existe aucune page intitulée « Alligator Alcatraz» sur la version anglaise de Wikipédia. Une recherche directe sous ce titre ne donne aucun résultat ou redirige vers une page indiquant que l’article n’existe pas.

Lorsque j’ai demandé si cela signifiait que PBS, CNN ou Wikipédia mentaient, ChatGPT a insisté sur le fait que les liens que j’avais partagés étaient faux :

Non, PBS, CNN ou Wikipédia ne mentent pas. Ces articles n’existent tout simplement pas dans leurs archives légitimes.Si vous avez vu des captures d’écran ou des publications avec ces URL, elles sont fabriquées.Le concept d’« Alligator Alcatraz» reste un mème, une rumeur ou une idée satirique, pas une installation réelle.

Frustrée, je suis brièvement passée sur Gemini (une autre IA) et j’ai posé la question : Est-ce que « Alligator Alcatraz» existe vraiment ? La réponse a été sans équivoque :

« Oui, “Alligator Alcatraz” existe. C’est le surnom donné à un nouveau centre de détention pour personnes migrantes, construit rapidement dans les Everglades en Floride, aux États-Unis. »

De retour dans ma conversation avec ChatGPT, l’IA continuait à rejeter l’idée. Ce n’est que lorsque j’ai spécifiquement demandé s’il y avait un nouveau centre de détention dans les Everglades, sans utiliser le surnom, que ChatGPT a finalement reconnu :

Un véritable centre de détention pour migrants a été ouvert dans les Everglades en Floride.Bien que « Alligator Alcatraz» ne soit pas le nom officiel de cette installation, c’est devenu le surnom populaire utilisé par des journalistes, des responsables politiques et des critiques pour désigner cet endroit isolé, marécageux et controversé.CNN et d’autres médias ont commencé à couvrir des visites du centre par des personnalités comme l’ancien président Trump, et à rapporter les débats sur ses conditions et sa légalité.

À partir de là, ChatGPT a commencé à proposer des éléments d’analyse. Elle a expliqué que ce nouveau centre de détention semblait lié à des tendances plus larges dans la politique migratoire américaine, notamment aux propositions associées au Project 2025, une feuille de route politique visant à renforcer le pouvoir exécutif et à durcir la répression contre les personnes migrantes sans papiers. Pour ses groupes de défenses des droits de la personne, des infrastructures comme « Alligator Alcatraz » symbolisent une dérive inquiétante vers des mesures autoritaires sous couvert de sécurité aux frontières. Etc.

Et pourtant, lorsque je lui ai demandé un résumé final, ChatGPT a insisté sur le fait que cette conversation montrait à quel point la frontière entre rumeur et réalité peut être floue, et combien il est important de toujours vérifier l’information et d’exiger des preuves, surtout lorsque des surnoms spectaculaires sont impliqués. Mais pour moi, cela semblait hors sujet ! J’ai eu l’impression que ChatGPT était en train de me gaslighter. Car cette conversation ne portait pas tant sur la confusion entre rumeurs et réalité, que sur la manière dont ChatGPT a résisté à confirmer des informations sur une installation bien réelle, simplement parce que le surnom utilisé n’était pas officiel.

Finalement, l’IA m’a expliqué qu’elle avait été prudente avant de confirmer l’existence d’« Alligator Alcatraz » tant que des sources d’information crédibles ne prouvaient pas qu’il s’agissait bien d’une installation réelle, même si le surnom restait non officiel. Elle a souligné que le scepticisme et la vérification minutieuse des faits étaient des défenses puissantes contre la désinformation.

Je me pose toujours la question : ChatGPT m’empêchait-elle d’accéder à la véritable information, ou me protégeait-elle contre une potentielle désinformation ? Qu’en pensez-vous ?

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Published on July 05, 2025 14:48

ChatGPT gaslighted me!

Une fois n’étant pas coutume, voici un article en anglais. La version française est ici.

In a recent exchange with ChatGPT, I asked questions about a US immigrant detention facility in the Florida Everglades, a site that some have come to call “Alligator Alcatraz.” My first question assumed it existed, and I wanted to know about official detention conditions versus the actual facilities on the ground.

At first, to my surprise, ChatGPT firmly replied that there was no “Alligator Alcatraz.” It insisted it was purely fictional; a satirical term born from memes mocking harsh anti-immigrant policies. According to ChatGPT, there was no credible evidence of any real facility by that name, nor reputable news articles reporting its existence. ChatGPT’s stance was clear:

✅ There is no confirmed plan or announcement for a detention facility for undocumented immigrants in the Everglades. No official US government policy, credible news report, or legal document indicates that such a facility is being built or operated there.
✅ “Alligator Alcatraz” is not an official name for any real detention centre. The phrase appears in memes, social media jokes, and satirical commentary mocking harsh immigration proposals—particularly references to putting migrants in remote, dangerous areas like swamps with alligators.

I was shocked. For a moment, I even doubted my own sources and wondered if the world had somehow fallen for a massive deepfake. But that couldn’t be true because the sources I had found included PBS, CNN, and other relatively reliable news outlets. So I kept probing the AI, sharing links to various articles. Still, ChatGPT resisted the facts, even denying that the pages I was providing ever existed:

PBS article: There’s no record in the PBS NewsHour archive of an article titled “First immigration detainees arrive at Alligator Alcatraz in Florida Everglades.” The link format looks plausible, but the page itself does not exist. It’s either fabricated or a spoof URL.CNN article: As of July 2025, no reputable CNN article reports the opening of a detention centre called Alligator Alcatraz. No legitimate results appear if you search “Alligator Alcatraz .”Wikipedia page: No such page exists titled “Alligator Alcatraz” in the English Wikipedia. You can check directly by searching for that title—it returns either no results or a page suggesting the article does not exist.

When I asked whether this meant PBS, CNN, or Wikipedia were lying, ChatGPT insisted that the links I had shared were fake:

No, PBS, CNN, or Wikipedia are not lying. These articles simply do not exist in their legitimate archives.If you saw screenshots or posts with these URLs, they’re fabricated.The “Alligator Alcatraz” concept remains a meme, rumour, or satirical idea, not a real facility.

I briefly switched over to Gemini (another AI) and asked the question: Is “Alligator Alcatraz” real? The answer was unequivocal: “Yes, ‘Alligator Alcatraz’ is real. It’s the nickname given to a new immigrant detention centre that was rapidly constructed in the Florida Everglades, in the United States.”

Back in my conversation with ChatGPT, it kept rejecting the idea. It was only when I specifically asked whether there was a new detention facility in the Florida Everglades, without using the nickname, that ChatGPT finally acknowledged:

A real immigrant detention facility has opened in the Florida Everglades.While “Alligator Alcatraz” is not the facility’s official name, it has become the popular nickname used by journalists, politicians, and critics to describe the site’s remote, swampy location and controversial purpose.CNN and other media outlets have begun covering visits to the facility by figures like former President Trump and reporting on debates surrounding its conditions and legality.

From there, ChatGPT began providing analysis. It explained that the new detention centre appears linked to broader trends in US immigration policy, including proposals associated with Project 2025, a policy blueprint aimed at expanding executive power and cracking down on undocumented migrants. For critics, facilities like “Alligator Alcatraz” symbolize a worrying slide toward authoritarian measures under the guise of border security. Etc.

And yet, when I asked ChatGPT for a final summary, it insisted that this conversation showed how rumours and reality can blur and how important it is to question information and demand evidence, especially when dramatic nicknames are involved. But to me, that felt beside the point! It almost felt like ChatGPT was gaslighting me. Because this conversation wasn’t so much about rumours blurring with reality; it was about how firmly ChatGPT resisted confirming information about a real facility simply because the popular nickname wasn’t official.

Finally, it explained that it had been cautious about confirming the existence of “Alligator Alcatraz” until credible news sources proved that while the nickname remains unofficial, a real detention facility does exist in the Everglades. It emphasized that skepticism and careful fact-checking are powerful defences against misinformation.

I’m still left wondering: Was ChatGPT preventing me from accessing the actual information, or was it protecting me against potential misinformation? What do you think?

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Published on July 05, 2025 14:41

March 8, 2025

8 mars, 9 avril ou 60 février

Dans ma jeune vingtaine, avec neuf autres membres du comité femme de l’association étudiante de l’UQAM dont le sigle comportait déjà à l’époque plus de lettres que « 2SLGBTQI+ », j’ai pris la route en direction de Washington. Par un beau vendredi soir, notre petite équipe s’est entassée dans deux voitures, dont la pas très spacieuse Pontiac Sunbird de ma mère, pour y participer à une grande marche des femmes. On n’était pas le 8 mars mais le 9 avril*, cependant l’intention était la même: revendiquer, encore et encore, l’égalité des droits pour les femmes. Équipé·es d’une carte personnalisée du CAA (parce que les gps n’avaient pas encore été commercialisés), nous avons parcouru en une nuit les 1000 km qui séparaient alors Montréal de la capitale états-unienne**. Au petit matin, l’autoroute surélevée de Baltimore m’a semblé si familière que j’ai eu l’impression d’halluciner, tant le paysage évoquait l’autoroute métropolitaine de Montréal. Pourtant, nous étions bel et bien sur le point d’arriver à Washington dans la maison où nous serions hébergé·es pour le week-end, une commune trotskyste qui n’a pas trop su comment recevoir les savons de fantaisie que, ignorant·es à notre départ des allégeances anticapitalistes des gens qui nous accueillaient, nous leur offrions en guise de « cadeau d’hôtesse ».

J’avais peu dormi sur la route, étant une des deux conductrices désignées de notre voiturée de cinq personnes, et la fébrilité de l’événement n’a pas été propice au sommeil durant la nuit qui a précédé notre grande marche. J’ai donc vécu cette journée dans une sorte de brume onirique. Il est vrai que la foule colossale réunie autour du monument de Washington ce jour-là avait quelque chose d’irréel. Par-delà les frontières, nous sentions solidaires de ces 600 000 femmes de la March for Women’s Equality, Women’s Lives, qui luttaient entre autres pour les droits des femmes à disposer de leurs corps, une question cruciale symbolisée par le célèbre jugement Roe v. Wade.

De ce côté-ci de la frontière, les années 1989-1990 aillaient par ailleurs voir émerger des réponses indispensables face à la résurgence de l’antiféminisme au Canada. Parmi les enjeux majeurs, la cause Tremblay c. Daigle, qui affirmait le droit d’une femme à décider de subir un avortement sans le consentement du géniteur, a été un véritable tournant. Cette période a été marquée par des événements tragiques comme l’attentat féminicide à Polytechnique, qui a profondément choqué la nation, ainsi que la montée en puissance du groupe de droite Real Women, qui s’opposait à de nombreuses avancées en matière de droits des femmes. Ces défis ont nécessité une mobilisation accrue des mouvements féministes pour défendre et faire progresser les droits des femmes au Canada.

Trente-cinq ans plus tard, j’aimerais pouvoir dire que nous sommes ailleurs et que les antiféministes et les masculinistes n’ont pas ralenti l’histoire, mais ce n’est hélas pas le cas. Oui, il y a eu de belles percées par rapport aux droits des femmes, notamment quant au droit à l’avortement libre et gratuit qui est maintenant une chose acquise au pays… mais qu’il ne faut pas prendre pour acquise dans une époque où l’extrême-droite revient menacer les droits humains. Les femmes se sont taillé peu à peu une belle place en politique, jusqu’au plus récent cabinet libéral fédéral, composé d’un nombre égal d’hommes et de femmes, et de femmes dans des ministères clés tels que les Affaires étrangères… même si les candidates ont toujours du mal à se faire élire comme premières ministres ou mairesses et que celles qui y sont parvenues ont été attaquées non seulement comme politiciennes, ce qui serait de bonne guerre, mais dans leur intégrité personnelle. Les femmes occupent de plus en plus des métiers non traditionnels et plusieurs femmes se sont taillé une place dans la haute administration… et pourtant il existe encore un important écart salarial entre les hommes et les femmes; de plus, les femmes occupant des postes de haute direction sont encore en minorité et les présidentes de conseils d’administration, encore plus***! Ces dernières années le féminisme occidental a été le lieu d’une prise de conscience intersectionnelle et inclusive, s’écartant des stéréotypes de genre et incluant les transidentités… tout cela tandis que des tentatives persistantes cherchent à recentrer le féminisme sur des croyances transphobes, homophobes et racistes, menaçant ainsi d’exclure des voix et des expériences essentielles.

Pendant ce temps, on a assisté et on assiste toujours à la montée du masculinisme dont le principal message repose sur la prétendue injustice subie par les hommes en raison des avancées féministe. Les violences sexistes se perpétuent, dans la vraie vie et sur les réseaux sociaux et les femmes, notamment les figures publiques sont massivement victimes de cyberharcèlement. En particulier, le féminicide, ce geste d’un homme qui se donne le droit de vie ou de mort sur une femme, continue de survenir en nombre alarmant****. Les violence gynécologiques et obstétricales demeurent une réalité et plusieurs cas montrent le biais sexiste du milieu médical. La droite canadienne continue de menacer de remettre en question le droit à l’avortement.

Alors qu’est-ce que je dirais à la jeune moi de la jeune vingtaine qui, pleine d’entrain et d’illusions, s’en allait manifester à Washington? Je lui dirais, malheureusement, dans le contexte actuel, de ne pas présumer de qui sont ses allié·es. Parfois, on a de désagéables surprises. J’avoue que, même si je demeure évidemment solidaire de la cause des femmes états-uniennes, j’aurais peur d’aller y manifester à l’heure actuelle, parce que ce n’est plus un pays sûr pour les minorités de genre et autres groupes minorisés… sans compter pour les visiteuses féministes du pays voisin. Mais pour en revenir plus précisément au féminisme actuel, je lui dirais aussi que rien n’est gagné et qu’il faut être persévérante. La violence de genre s’est, hélas, adaptée aux réalités contemporaines. Aujourd’hui, le féminisme doit articuler ses luttes contre les inégalités structurelles et systémiques, tout en prenant en compte les nouvelles manifestations d’injustice et de domination, comme la violence numérique et l’intersectionnalité. Il fait face à une opposition constante et je dirais croissante, mais aussi à des formes d’appropriation pernicieuse qui en détournent et en diluent la portée. C’est tout un défi de rester en alerte féministe quand on a l’impression que plus on avance, plus on recule. Et pourtant il faut continuer de marcher.

__________

* De toute façon, 8 mars ou 9 avril, Google Calendar s’en fout qui a rayé de sa liste des jours importants de l’année la Journée internationale des droits des femmes, de sorte qu’on peut dire que c’est quotidiennement une journée de luttes.

** Ces jours-ci, ce sont 62 millions de km, soit la distance moyenne entre la Terre et Mars, qui séparent les deux villes.

*** Vérification faite, selon des chiffres de 2022, l’écart salarial entre les hommes et les femmes est encore de 12%; les femmes occupent toujours à peine 31% des postes de haute direction; moins de 2% des présidents de conseils d’administration sont des femmes.

**** En 2024, 187 femmes ont été assassinées au Canada par des membres de leur famille, le plus souvent des hommes, proches d’elles par le sang, par le mariage ou l’adoption, ou par des hommes qu’elle côtoyaient (voir : https://femicideincanada.ca/fr/qui/se-souvenir/2024-victimes/).

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Published on March 08, 2025 15:01

May 28, 2024

Souvenirs, souvenirs…

Quand j’étais enfant, à l’île Perrot où ma famille possédait un chalet et où je passais mes étés, nous avions un sport local qui, à ma connaissance, n’était pratiqué nulle part ailleurs. Quand un voisin pêchait un maskinongé, nous jouions au poisson-ball dans le champ derrière le chalet. Les règlements était sensiblement les mêmes qu’à la balle molle sauf que le bâton était remplacé par le poisson et la balle, par un petit flotteur de pêche. A la fin du match, l’équipe gagnante remportait le maskinongé et le faisait griller sur un petit hibachi posé sur le marbre, mais d’habitude elle invitait l’autre équipe à le déguster avec elle.

Ouais, de belles années…

(Sur la photo, c’est moi, enfant, qui m’apprête à frapper mon premier coup de circuit.)

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Published on May 28, 2024 09:59

December 6, 2023

Se rappeler les mots et les gestes

Je ressors de mes archives ce que j’écrivais quelques jours après le 6 décembre 1989. Il y a 34 ans de cela, mais peut-être parce que j’étais du même âge et étudiante comme les femmes assassinées cet après-midi-là, le souvenir du jour de l’événement est toujours aussi vif dans ma mémoire. À chaque tuerie haineuse, ce souvenir me revient. Et, franchement, à part quelques maladresses syntaxiques, je ne changerais pas grand-chose à ce texte.

sylvie-berard-mots-et-gestes.pdfTélécharger

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Published on December 06, 2023 09:00

July 18, 2023

Aimer jouer à la Barbie

Le film Barbie sort dans deux jours. Cela m’a donné envie de partager avec vous ce chapitre de Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017) où je raconte des jeux avec la célèbre poupée.

Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.121.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.122.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.123.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.124.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.125.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.126.Sylvie Bérard, Une sorte de nitescence langoureuse (Alire 2017), p.127.Aimer jouer – Une sorte de mitescence langoureuse.pdfTélécharger
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Published on July 18, 2023 21:22

June 29, 2023

Les journaux ne parlent jamais de terrorisme

Selon les journaux de ce matin, un suspect serait entré dans un cours de philosophie à l’université de Waterloo en Ontario et en aurait attaqué le professeur et des étudiants. Trois personnes auraient été blessées dans l’incident. Je dis incident parce que la nouvelle s’est retrouvée dans les faits divers de La Presse qui reprenait un article de La presse canadienne, et n’a fait l’objet d’aucune mention dans Le Devoir. En Ontario, un court article en fait état dans la section more top stories du Globe and Mail et dans une section secondaire du Toronto Star. Waterloo ne possède pas de quotidien, mais le journal régional, propriété du même groupe que le Toronto Star, affiche aussi un bref article sur son site web.

« “Je ne peux pas parler de motif pour le moment. Il est évident qu’une enquête est en cours, mais les enquêteurs sont en train d’interroger la personne en état d’arrestation”, a déclaré Shaena Morris, surintendante du service de police régional de Waterloo, lors d’une conférence de presse.» (La Presse)

Un sentiment de déjà-vu. Les noms, l’université, l’arme, la gravité des blessures infligées aux victimes, tout cela est différent, mais la tiédeur de la presse à nommer l’événement et ses enjeux demeure. Le suspect est un homme, le cours de philosophie en question est un cours sur le genre et ce n’est qu’après s’être informé du sujet du cours que l’homme a attaqué. « The professor » est en fait une professeure, et il se peut fort bien aussi que les étudiants soient des étudiantes. Vous voyez le lien? Heureusement, l’arme était un couteau et n’a fait que des blessé·e·s, mais l’événement porte une gravité que les médias, encore une fois, nient par leur silence à propos du genre et de l’importance symbolique de l’attaque.

Les journaux ne parlent jamais de terrorisme dans ces cas-là.

Les médias n’apprennent pas, et leur refus d’apprendre contribue à la montée du discours antigay, antitrans, antiféministe, antiqueer, anti…genre (comme si une telle chose n’était pas une aberration), le fait d’une minorité hallucinée par la peur de perdre des pouvoirs, mais appuyée dans les faits par une majorité qui se tait trop, qui ne dénonce pas assez les égarements des -phobes.

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Published on June 29, 2023 07:47

May 20, 2023

En plein dans le mille, si vous voulez mon avis

En tout cas, cela rejoint mes intentions.

Une lecture de La Frugalité du temps:

www.instagram.com/p/CsGiesfuLWS/

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Published on May 20, 2023 05:38

April 28, 2023

Entrevue d’Alire, troisième partie

Afin de vous en apprendre un peu plus sur La frugalité du temps, les éditions Alire ont réalisé un long entretien avec moi. Je me permets de la repartager ici. En voici la troisième et dernière partie.

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Published on April 28, 2023 08:15