Maria C ’s Reviews > Correspondance > Status Update
Maria C
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Je viens d’avoir entre les mains L’Envers et l’Endroit k je n’avais pas lu.Pourquoi prétends-tu que c’est mauvais ?C’est jeune, c’est embrouillé, c’est vague parfois, c’est plus ou moins intéressant pour le lecteur désintéressé, mais on y trouve quelques pages d’une rare beauté et des élans mal réprimés extrêmement émouvants.Plus qu’ailleurs, là, je me suis rendu compte k ton roman sera aussi grand que Guerre et Paix
— Nov 03, 2025 02:34PM
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Maria C
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Il y a toutefois une chose que tu sais; c’est que je n’imagine pas la vie sans toi. Je fais pourtant des efforts! Il le faut. Que veux-tu? Dans cette vallée de larmes il faut se tenir toujours prêt. Eh bien! me voilà prête, oui ; mais sans imagination. Je crois que tu ne peux plus disparaître de ma vie; c’est cela; quoi qu’il arrive tu es à jamais dans toute ma vie.[.] laisse-moi t’embrasser orageusement.
M
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— Nov 27, 2025 05:51PM
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Maria C
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826 - ALBERT CAMUS À MARIA CASARES
« Mon amour chéri, je pense bien étroitement à toi et je bénis tous les jours le ciel de ton existence, et de ton existence dans la mienne. Raconte‑moi un peu ta vie et certifie‑moi qu’elle est Castillane, par la pureté et la rigueur. Moi, je suis un santito. À bientôt, ma tendre, j’embrasse tes beaux, tes adorables yeux. »
— Nov 23, 2025 03:33AM
« Mon amour chéri, je pense bien étroitement à toi et je bénis tous les jours le ciel de ton existence, et de ton existence dans la mienne. Raconte‑moi un peu ta vie et certifie‑moi qu’elle est Castillane, par la pureté et la rigueur. Moi, je suis un santito. À bientôt, ma tendre, j’embrasse tes beaux, tes adorables yeux. »
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826 - Mai 1959
Je lis des lettres de Nietzsche, étrange infirme qui donne des leçons de courage. [ ... ] Je lis aussi un livre sur Don Juan de Marañón. Décidément, je ne respire bien qu’en Espagne. Savais-tu que Lope de Vega avait écrit une sorte de Don Juan avant la lettre (La Promesse accomplie) ? Sois bonne et lis-la, pour m’en parler. [ ... ] J’aimerais aussi avoir une traduction de Don Juan de Zorrilla.
— Nov 23, 2025 03:25AM
Je lis des lettres de Nietzsche, étrange infirme qui donne des leçons de courage. [ ... ] Je lis aussi un livre sur Don Juan de Marañón. Décidément, je ne respire bien qu’en Espagne. Savais-tu que Lope de Vega avait écrit une sorte de Don Juan avant la lettre (La Promesse accomplie) ? Sois bonne et lis-la, pour m’en parler. [ ... ] J’aimerais aussi avoir une traduction de Don Juan de Zorrilla.
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810 – ALBERT CAMUS À MARIA CASARÈS, 19 octobre 1958
Je t’écris de l’Isle-sur-Sorgue. [...] En attendant, tu joues les Ulysse et moi les Pénélope. J’attends, je patiente, je pense à toi avec une bonne tendresse, tout le chaud de l’amour, et aussi les grognements d’animal désireux de se serrer contre le corps fraternel de sa compagne. Hon, Hon ! Novembre approche. J’aurai quarante-cinq ans et toi.
— Nov 19, 2025 04:41AM
Je t’écris de l’Isle-sur-Sorgue. [...] En attendant, tu joues les Ulysse et moi les Pénélope. J’attends, je patiente, je pense à toi avec une bonne tendresse, tout le chaud de l’amour, et aussi les grognements d’animal désireux de se serrer contre le corps fraternel de sa compagne. Hon, Hon ! Novembre approche. J’aurai quarante-cinq ans et toi.
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Mon cher amour, Lundi 21 juillet 1958
Ton absence, ton silence, et ces téléphones où je ne te sens pas, à l’autre bout du fil, l’exil où tout cela me jette, [...]
Sans toi, je ne vaux rien, voilà la vérité. Cela m’est égal, relativement, de ne pas te voir, de ne pas te lire, mais j’ai besoin de sentir que tu es là, active, tournée vers moi malgré l’absence, et que de loin ton pas accompagne le mien.
✨
— Nov 15, 2025 05:39PM
Ton absence, ton silence, et ces téléphones où je ne te sens pas, à l’autre bout du fil, l’exil où tout cela me jette, [...]
Sans toi, je ne vaux rien, voilà la vérité. Cela m’est égal, relativement, de ne pas te voir, de ne pas te lire, mais j’ai besoin de sentir que tu es là, active, tournée vers moi malgré l’absence, et que de loin ton pas accompagne le mien.
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Maria C
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787 – ALBERT CAMUS À MARIA CASARÈS *
6 juin 1958
« Tant d’années, un seul cœur ! »
* Carte de visite accompagnant un bouquet, pour la date anniversaire de leur union.
( Albert, quelle belle attention . ❤️ )
— Nov 13, 2025 03:23AM
6 juin 1958
« Tant d’années, un seul cœur ! »
* Carte de visite accompagnant un bouquet, pour la date anniversaire de leur union.
( Albert, quelle belle attention . ❤️ )
Maria C
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787 – ALBERT CAMUS À MARIA CASARÈS *
6 juin 1958
« Tant d’années, un seul cœur ! »
* Carte de visite accompagnant un bouquet, pour la date anniversaire de leur union.
( Albert, quelle belle attention . ❤️ )
— Nov 13, 2025 02:33AM
6 juin 1958
« Tant d’années, un seul cœur ! »
* Carte de visite accompagnant un bouquet, pour la date anniversaire de leur union.
( Albert, quelle belle attention . ❤️ )
Maria C
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1958 - Les lettres se font plus courtes, plus pressés. J’ai lu qu’Albert Camus avait en parallèle d’autres relations amoureuses, notamment avec Catherine Sellers.
«Tu m’as manqué. Simplement je me suis tant employé à me refaire un équilibre que je n’ai pas bien senti la fuite du temps. J’aimerais te serrer
maintenant contre moi. Ne m’oublie pas. Je t’embrasse de tout mon cœur,
mon amour . »
— Nov 11, 2025 12:28PM
«Tu m’as manqué. Simplement je me suis tant employé à me refaire un équilibre que je n’ai pas bien senti la fuite du temps. J’aimerais te serrer
maintenant contre moi. Ne m’oublie pas. Je t’embrasse de tout mon cœur,
mon amour . »
Maria C
is on page 253 of 1312
PS – Un comédien de Caligula demande à Hébertot d’augmenter son cachet. Le maître accepte. Encouragé, il réclame aussi plus de défraiements. Hébertot : « Les… quoi ? » — « Les défraiements. » — « J’ai cherché ce mot dans le dictionnaire. Il n’existe pas dans la langue française. De quoi me parlez-vous, mon petit ? »
Maria
.............
:))
— Nov 09, 2025 07:50PM
Maria
.............
:))
Maria C
is on page 244 of 1312
117 – ALBERT CAMUS À MARIA CASARÈS Vendredi 17 heures [6 janvier 1950]
«…que notre amour a la force et la profondeur des mers et que tout ce qui le contrarie, même en nous-mêmes (tes colères, mes distractions), n’a pas plus d’importance que les cailloux qu’on y jette. Quelques ronds et la mer est toujours là. »
— Nov 06, 2025 11:37AM
«…que notre amour a la force et la profondeur des mers et que tout ce qui le contrarie, même en nous-mêmes (tes colères, mes distractions), n’a pas plus d’importance que les cailloux qu’on y jette. Quelques ronds et la mer est toujours là. »
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Alors là-dessus, je suis entièrement d'accord avec Maria. Moi aussi je crois que Camus s'est trompé en disant que L'Envers et L'endroit était " un mauvais livre". Ou plutôt, il ne s'est pas trompé. Il parlait avec cette exigence qu'il avait envers lui-même. Mais moi je ne peux pas le voir ainsi. Camus disait que ce premier livre " lui rappelait
" qu'il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre ". Et cette phrase elle est le fil rouge de toute son œuvre. Dans Le Premier Homme , tout cela est déjà là, en germe, dans L'Envers et L'endroit. Même les lettres à Maria que tu étudies, résonnent avec cette voix-là. Peut-être Camus le jugeait
sévèrement parce qu'il y voyait trop de lui-même, de cette vulnérabilité qu'il voulait dépasser. Mais moi, c'est justement ce Camus- là que j'aime. Et puis, il y a cette phrase que Camus écrit dans la préface de 1958 - " chaque artiste garde au fond de lui
une seule source. Ce qu'il est, ce qu'il dit, ce qu'il écrit, a son origine dans ce lieu unique ".
Pour lui, ce lieu c'est L'Envers et L'endroit.
Parfois, je me demande si Camus aurait pu finir Le Premier Homme s'il avait accepté pleinement ce premier livre. Je voulais te le dire, parce que je sais que tu plonges dans toute son œuvre, maintenant - dans ses lettres. Et je me dis que toi aussi tu entendras cette voix-là...
Bonjour!Je ne peux pas encore donner mon avis sur Camus. Ces lettres ne sont pas seulement des baisers sur la bouche, empreints de désir et de nostalgie. Chacune exige que je lise d'autres œuvres, que je prenne contact avec le Centre d'Études Camusiennes. Un long travail m'attend — un défi que j'accepte avec engagement.
Merci, Théo.
Oh, il est rare de rencontrer une démarche aussi exigeante, qui ne se contente pas d'une lecture superficielle des textes, mais qui cherche à en épouser les plis, les tensions...En t'immergeant dans les archives, correspondances, entretiens, lettres, tu fais bien plus que l'étudier. Tu entres en résonance avec lui. Mais tu sais, ce qui me frappe dans ton cheminement, c'est cette volonté de ne pas dissocier l'homme de l'œuvre, cette volonté de ne pas réduire Camus à une figure figée du panthéon littéraire. Je suis heureux de continuer à échanger avec toi, sur les résonances que tu découvres. C'est un vrai plaisir de te suivre dans cette aventure...
Comment puis-je dissocier l’homme de l’écrivain ? Albert a vécu comme Camus a écrit, Camus a écrit comme Albert a vécu — ils n’ont pas érigé de dogmes.
Je crois que toute œuvre authentique naît d'un écart - entre ce que l'on vit et ce que l'on dit. Camus lui-même écrivait dans cet entre deux. Il n'a jamais prétendu que sa vie était sa pensée, ni que sa pensée pouvait tout dire de sa vie. Il a vécu dans l'absurde, mais il a écrit dans la clarté. Dissocier l'homme de l'écrivain c'est peut-être reconnaître que l'écriture est une forme de fidélité à ce que la vie ne peut pas toujours exprimer. Mais tu n'as pas séparé, tu as laissé apparaître. C'est un dissociation qui ne divise pas, mais qui révèle - comme on distingue le reflet de la source, sans jamais les opposer.
Camus écrit merveilleusement bien ; c’est une véritable leçon de grammaire et de style. J’ai osé me lancer, et je ne le regrette pas. Mon français écrit demeure rudimentaire, mais grâce à Camus, je crois avoir appris à éviter les doubles négations. Je n’ai étudié le français que pendant deux ans (bon, d’accord, trois ans).
Haha ! Mais tu sais, en français, " je ne sais rien "signifie qu'on ne sait absolument rien. Mais si on le traduit littéralement en anglais, ( I don't know nothing ) - on obtient une affirmation involontaire : on sait quelque chose. Alors c'est une négation qui nie tellement qu'elle finit par affirmer. Sauf si t'es bilingue, auquel cas tu ne sais plus rien du tout, ni en français, ni en anglais. 🤣
haha , je ne sais pas rien ....hahaMais tu t’es amusé de mes erreurs. Je me souviens avoir écrit une phrase contenant quarante rien, cinquante pas et cent ne. J’ai demandé si elle était correcte, et tu m’as répondu que oui.
Au fond, ce qui compte, c’est que je me fasse comprendre. Quand je ne sais pas, j’invente du français. Et j’aime inventer du français.
Merci, Théo .
Tout ce que je peux te dire avec certitude, c'est que la phrase était si superbe dans sa complexité, que peu auraient pu dire autre chose. Ta phrase avait la densité d'un ciel rouge que je porte en moi...Et un ciel rouge...c'est bien réel, tu ne crois pas ?
Tout, pas tout dit Ode à la vie, la mort compose
La nuit se couche les yeux rougis, l'aube est morose
Tout, pas tout dit.
Si la vie est gaie, tout va à l'eau
Oh, bateau ivre, joie de vivre me fait défaut
Tout, pas tout dit.


L’écrivain s’est ouvert, dès 1949, à Maria Casarès de son projet de roman qui « réécrirait L’Envers et l’Endroit ». Il n’entreprendra sa rédaction que dix ans plus tard. Le Premier Homme, dont il disait lui-même qu’il s’agissait de son « Guerre et Paix », restera inachevé.